C’est une enquête qui fait grand bruit dans le monde du sport et du bien-être. Réalisée par l’agence Flashs pour le réseau L’Orange Bleue, elle compile plus de 2 000 témoignages de femmes fréquentant des salles de sport en France. Les résultats sont préoccupants : 58 % des femmes interrogées déclarent avoir été confrontées à des comportements déplacés, et une sur trois considère désormais ces lieux comme hostiles.
Parmi les faits rapportés : des regards insistants, des commentaires sexistes, une drague lourde, des vidéos prises à l’insu des pratiquantes, ou encore des approches déguisées en conseils sportifs. Des situations qui, pour beaucoup, conduisent à une modification des habitudes, voire à un désabonnement pur et simple.
Noélie : « Des remarques humiliantes »
Noélie, coach sportive depuis trois ans, travaille dans plusieurs établissements. Elle-même a été victime de comportements déplacés. « J’ai vu des clientes filmées à leur insu, entendu des remarques humiliantes. Moi-même, j’ai été ciblée », raconte-t-elle au micro de Sud Radio. Elle déplore un manque de vigilance de certains responsables et une banalisation des comportements intrusifs.
Ilhame, habituée des salles, n’a pas été directement agressée mais adapte sa pratique : « Je choisis mes horaires, je porte des vêtements larges, je mets mes écouteurs. Je fais tout pour éviter les interactions. »
46 % des femmes souhaitent des espaces réservés
Face à ce constat, certaines enseignes proposent désormais des créneaux ou des zones exclusivement réservés aux femmes. Une initiative saluée par certaines, mais qui suscite aussi le débat : faut-il segmenter les espaces ou éduquer les comportements ?
Selon l’étude, 46 % des femmes souhaitent pouvoir s’entraîner dans des zones non mixtes, tandis que 64 % estiment que les salles devraient mieux encadrer les comportements et faciliter les signalements.
Une clientèle féminine en net recul
L’étude Flashs met en lumière une réalité trop souvent minimisée. Elle appelle à une mobilisation des professionnels du secteur : formation du personnel, tolérance zéro envers les comportements déplacés, dispositifs de signalement renforcés. Car derrière les chiffres, ce sont des milliers de femmes qui renoncent à leur droit à s’entraîner en toute sérénité. Alors que plus de la moitié des adhérents aux salles de sport sont des femmes, seulement 26 % d’entre elles sont encore abonnées. Le désengagement est réel et les établissements doivent désormais repenser leur approche pour garantir un environnement respectueux et sécurisé.