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Crise de la dermatose nodulaire : la colère explose chez les agriculteurs

En Ariège, la détection d’un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans un élevage bovin a déclenché ce jeudi une mobilisation massive d’éleveurs. Un bras de fer musclé s’est envenimé entre les agriculteurs et les autorités qui maintiennent une politique d’abattage systématique des troupeaux infectés.

Crise de la dermatose nodulaire : la colère explose chez les agriculteurs
Matthieu RONDEL - AFP

La mobilisation des agriculteurs vire au conflit avec les forces de l’ordre dans l’Ariège. Alors qu'un seul cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté au sein d'un troupeau de Bordes-sur-Arize, la loi prévoit l’abattage de l'intégralité soit 208 bovins. Un ordre qui a provoqué la mobilisation des éleveurs qui se sont mobilisés tel un seul homme il y a quarante-huit heures pour lutter contre cette décision. Et ce jeudi, la tension est nettement montée d'un cran.

Pour rappel, la DNC est intransmissible à l’être humain mais sévère pour les bovins, se propageant principalement via des insectes comme les mouches et les taons. La maladie peut ainsi engendrer de la fièvre, une chute de lactation et des nodules cutanés, au point parfois d’entraîner la mort des animaux concernés. En ce mois de décembre, au moins 109 foyers ont été recensés dans huit départements, dont la Savoie, la Haute-Savoie, l’Ain, le Rhône, le Jura, les Pyrénées-Orientales, le Doubs et désormais l’Ariège.  

Des règles sanitaires radicales alignées sur l’UE 

Pour faire face à la propagation de la DNC, les autorités sanitaires françaises appliquent une réglementation radical en abattant l’intégrité des troupeaux infectés. Elles mettent également en place des zones réglementées avec restrictions de mouvements des bovins, des campagnes de vaccination obligatoire dans les zones concernées et une surveillance vétérinaire renforcée. Ces mesures sont alignées sur les normes européennes et visent à enrayer toute diffusion de la maladie.  

15h : le mouvement dérape après l'intervention des forces de l'ordre 

La préfecture de l’Ariège a donc confirmé l’abattage du troupeau de Bordes-sur-Arize. Une décision, jugée « disproportionnée » par une partie du monde agricole. Au point de susciter une mobilisation d’agriculteurs locaux. Notamment de la Coordination Rurale et de la Confédération paysanne, qui ont dressé barrages et blocages autour de la ferme visée. Le but étant d'empêcher l’intervention des services vétérinaires. Néanmoins, la manifestation pacifique a dégénéré lorsque les forces de l’ordre sont passés en force. En effet, les véhicules ont été dégager par la force pour leur permettre d'accéder à la ferme. 

16h - Le bras de fer vire aux échauffourées et dépasse l’Ariège 

Mais cette scène n’a fait qu’envenimer la situation. En effet, avec les blocages autour de la ferme ariégeoise, Les jeunes agriculteurs du 31 envisagent des actions de blocage sur trois autoroutes (A61, A62, A68) et des convergences vers Toulouse ou l’aéroport de Blagnac, en signe de solidarité avec leurs collègues et de contestation du cadre réglementaire actuel. Parallèlement, d’autres syndicats agricoles, notamment dans le Lot, ont appelé à des rassemblements devant les préfectures pour protester contre les politiques d’abattage total des troupeaux touchés. 

Pour contrer la politique d’abattage systématique, des propositions alternatives ont été présentées par les syndicats agricoles et la chambre d’agriculture d’Ariège. Ils suggèrent notamment des abattages sélectifs, des tests ciblés réguliers et une quarantaine des animaux exposés, couplés à une vaccination de masse. 

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