20 novembre 2025. Alors que la France entière et Marseille en particulier restent encore sous le choc de l'assassinat de Mehdi Kessaci, le frère du militant écologiste Amine Kessaci qui milite sans relâche contre le narcotrafic dans la cité phocéenne et qui a déjà perdu un frère sous les balles, les langues commencent à se délier dans le milieu politique sur la consommation de drogue qui n'épargne plus personne dans la société française.
Alors que David Lisnard, Président de l'Association des Maires de France et maire de Cannes, déclare sur notre antenne de Sud Radio que « tous les mecs qui se la jouent mondains, là, et qui prennent de la cocaïne, ce n’est plus possible ! L’État a été faible et Macron ne fait que des successions de postures », le Chef de l'Etat (lui) répond en écho : « c’est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants (…) On ne peut pas déplorer d’un côté les morts, et de l’autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail ».
« Je suis persuadé que dans le monde politique, c'est un fléau répandu »
Invité politique du jour sur Sud Radio, Louis Aliot, maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement National, va lui aussi évoquer ce sujet jusque-là tabou sans langue de bois, en poussant même la transparence encore plus loin. « Le chef de l'État ne devrait pas prendre les bourgeois pour cible, parce que je pense que tout le monde est concerné : le fils d'ouvrier comme le fils de bourgeois, estime le dirigeant du RN. Mais qui sont les bourgeois ? Les gens qui ont de l'argent, les gens qui ont les moyens. Il est évident qu'en s'occupant des consommateurs, on arriverait évidemment à s'occuper du trafic de drogue. Mais je ne sais pas, peut-être qu'il en connaît un rayon autour de lui, j'en sais rien. Moi je suis persuadé que dans le monde politique, c'est un fléau répandu. Voilà, c'est un fléau répandu. Pourquoi on ne s'en occupe pas ? Je me tairais... »
« Vous vous souvenez de Mme Voynet ? »
Et de reprendre : « Vous vous souvenez de Mme Voynet (députée et ancienne ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement de 1997 à 2001) ? Elle avait dit qu'il fallait libéraliser d'ailleurs le trafic de drogue et qu'elle en consommait elle-même. Quand vous avez un ministre en exercice à l'époque de Jospin qui vous dit qu'elle se drogue elle-même, ou en tout cas qu'elle participe à ça, il ne faut pas s'étonner que derrière, il y ait toute une jeunesse qui se sente finalement le droit et le loisir d'aller avec. »
« Des gens qui peut-être ne sont pas très loin de moi... »
Et quand Jean-François Achilli lui demande si « dans tous les partis, y compris au Rassemblement National, il peut y avoir de la consommation de drogue ? », Louis Alliot n'élude pas la question : « Vous savez, nous sommes tous des êtres humains, et tous avec des forces et des faiblesses, et il est évident que le fléau de la drogue touche tout le monde, et très certainement, sans en avoir pu vérifier moi-même la réalité, des gens qui peut-être ne sont pas très loin de moi. Quand je vous dis que c'est un fléau et que c'est massif, je pèse mes mots, parce que je le vois partout dans ma ville. Je vois malheureusement des enfants très bien élevés, de bonnes familles, qui sombrent là-dedans, et qui malheureusement, quelquefois, terminent mal. »