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Procès Cédric Jubillar : les données GPS de son téléphone étaient fausses

DOCUMENT SUD RADIO – Quatrième jour du procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine. Aujourd'hui, la cour d'assises du Tarn va notamment entendre les gendarmes dédiés aux investigations numériques ainsi qu'un enquêteur cynophile spécialisé dans la recherche de personnes. Notre reporter, Christine Bouillot, vous fait vivre ce procès de l'intérieur.

Cédric Jubillar procès Delphine
Lionel BONAVENTURE - AFP

Dernière journée de cette première semaine du procès Jubillar. Aujourd'hui, la cour d'assises du Tarn a entendu des gendarmes dédiés aux investigations numériques, un enquêteur cynophile spécialisé dans la recherche de personnes et d'autres techniciens dont les conclusions ont été âprement discutées par les avocats de l'accusé, mais aussi l'avocat général.

Pourquoi le téléphone de Delphine a-t-il été actionné au matin de sa disparition ?

La cour s'intéresse d'emblée à la téléphonie et notamment les raisons pour lesquelles le smartphone de Delphine Jubillar a été actionné le 16 décembre 20020 à 6h52, alors qu'elle était portée disparue et qu'elle n'a depuis jamais été retrouvée. Avant de se déconnecter du réseau à 7h48, sans qu'il soit là non plus possible d'en déterminer la cause (action humaine, chute de batterie, etc.). Pour l’accusation, c'est Cédric Jubillar qui aurait été à l'origine de ce geste. La défense tente de démontrer que rien techniquement ne permet de l’affirmer.

Questionnement aussi sur l’utilisation du téléphone par l’amant de Delphine : la téléphonie révèle des informations mais la data qui n’a pas été étudiée ne permet pas non plus de définir l’activité complète de l’usage du téléphone.

Me Boguet : « L’idée selon laquelle le corps aurait pu être déplacé est pertinente »

Place à l'audition du Maître chien qui a participé à l'aide de sa chienne Maya, un berger allemande, aux recherches du corps de Delphine à l’époque. Il arrive le 16 décembre à 10h10 au domicile des Jubillar et va faire deux fois le chemin de promenade qu’aurait emprunté Delphine dans la nuit. Il utilise des sous-vêtements de la victime pris dans le panier à linge de la salle de bain.

Maya met 25 minutes pour effectuer la première boucle, 50 la seconde fois car l’odeur de Delphine se dissipe au contact de l'air mais s'arrête au pied de l'escalier de la maison familiale. Une odeur qui signifierait une présence extérieure de Delphine la veille, vers midi mais pas le soir.

Selon Maître Laurent Boguet, avocat des deux enfants Jubillar, si on analyse le comportement du chien, la théorie de la sortie de Delphine en pleine nuit ne tient donc pas la route... mais n'exempte pas celle de la dissimulation du corps loin de la maison du couple. Le fait que la femelle berger allemand n'ait pas marqué d'arrêt écarte en effet l'hypothèse que la disparue soit montée, de son plein gré ou de force, dans un véhicule. Mais « l’idée selon laquelle le corps aurait pu être déplacé est pertinente », a insisté l'avocat.

De preuve de géolocalisation à faux point GPS...

En milieu d'après-midi, un expert en cybercriminalité du ministère de l'Intérieur est venu expliquer que les données GPS du téléphone portable de Cédric Jubillar ont été analysées et que rien de probant ne pouvait être utile à l’établissement de la vérité.

Alors qu'il avait été mentionné que le téléphone de l'époux de Delphine avait borné 17 fois entre novembre et décembre 2020 à 25km du domicile familial et surtout la nuit de la disparition à 3h21 précisément, non loin d'une exploitation agricole à la lisière d'une forêt, en réalité, il s'agissait en réalité d'une faux positif. Autrement dit, ce point GPS n’existe pas et provient d'un fichier qui n'a rien à voir avec la géolocalisation indiquée.

Ce faux point GPS met donc à mal l'une des hypothèses des parties civiles qui suggéraient que ce lieu pouvait être l'endroit où Cédric Jubillar aurait pu enterrer sa femme Delphine. Une voie désormais sans issue.

"Vous nous demandez de condamner cet homme sur la base de ces plaisanteries ?"

De quoi rendre furieux l’avocat général, qui déclare alors : « Vous nous demandez de condamner cet homme sur la base de ces plaisanteries ? Vous faites naître chez certains de faux espoirs ! Vous êtes soit inhumains soit incompétents ! »

Alerte pour la défense de Cédric Jubillar : l'expert indique que les recherches web de Cédric Jubillar effectuées le 16 décembre portent sur les thèmes « Localiser mon appareil » et « Verrouiller un appareil ». Les avocats partent au quart de tour et expliquent qu’à ce moment là, leur client était avec les gendarmes. Et l’expert d'ajouter qu’il s’agit de pages mais pas ce qui est taper dans la barre de recherche Google.

Fin de cette 4e journée de procès et dernière de la semaine. Reprise ce lundi 29 septembre

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