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Ousmane Dembélé ? "C'était un garçon maigrichon, petit, sec"

TEMOIGNAGE SUD RADIO – Au lendemain du sacre d’Ousmane Dembélé lors de la cérémonie du Ballon d’Or, Romaric Bultel, entraîneur du joueur en jeunes à Évreux, a répondu aux questions de Patrick Roger dans Le Grand Matin Sud Radio.

L’attaquant français du Paris Saint-Germain, Ousmane Dembélé, s’exprime après avoir reçu le Ballon d’Or lors de la cérémonie du Ballon d’Or France Football 2025 au Théâtre du Châtelet à Paris, le 22 septembre 2025. (Photo by Franck FIFE / AFP)

Ousmane Dembélé est devenu, lundi, le sixième joueur français à soulever le Ballon d’Or. Après Kopa, Platini, Papin, Zidane et Benzema, l’attaquant du Paris Saint-Germain s’installe à son tour au sommet du football mondial. Une consécration aussi surprenante que magnifique pour le natif d’Évreux, qui n’a pas oublié ses premiers dribbles et frappes sur les terrains normands. Romaric Bultel, son entraîneur chez les jeunes, est revenu su micro de Patrick Roger dans Le Grand Matin sur les débuts de celui qui allait rejoindre ensuite le Stade Rennais et gravir, pas à pas, les échelons jusqu’au sommet international .

J'imagine, Romaric Bultel, que cela vous a touché quand vous avez entendu ces quelques mots d'Ousmane Dembélé, qui n'oublie pas d'où il vient.

Romaric Bultel : « Oui, complètement. Entre le trophée, plus sa prise de parole, plus les images entre sa maman, son meilleur ami Moustapha, puis finalement tout le monde fond en larmes, ça met des frissons dans le dos. »

Comment il était ? Il était dans les moins de 14 ans ?

Romaric Bultel : « C'était un garçon qu'on surclassait nous sur les générations un peu plus âgées. Il est né en 97 et finalement on le faisait évoluer avec les 96 voire même 95 parce qu'il était tellement talentueux et doué. On était obligé de le surclasser finalement. »

"lI avait deux mains à la place des pieds. C'était de la magie"

Comment ça se concrétisait ? Ce n'était pas un gamin qui avait un physique d'athlète.

Romaric Bultel : « Non, c’était un garçon maigrichon, petit, sec, pas beaucoup de muscles, mais doté d'une technique, d'une aisance et d'une habilité technique incroyables. Il avait deux mains à la place des pieds, il était talentueux techniquement et savait tout faire avec un ballon. C'était de la magie. »

Vous vous êtes dit, il ira loin ce gamin ou pas ? C'est une question de mental aussi sans doute ?

Romaric Bultel : « Oui, complètement. C'est pour ça que le trophée, il est encore plus beau parce qu'il a fait preuve de résilience, d'abnégation et de détermination. C'est un garçon qui a connu des hauts, des bas. Ça n'a pas été tout le temps facile pour lui. Mais en effet, quand il était jeune, on voyait en lui un futur grand. Alors après, de là à se dire Ballon d'or, il y a du chemin à parcourir. Il y a beaucoup de phénomènes. Il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer entre la santé, les blessures, etc. Mais oui, en effet, on voyait en lui un très, très grand. »

"Quand il était jeune, on voyait en lui un futur grand"

C’est un bon exemple pour beaucoup de jeunes.  Il est passé par des moments difficiles. À Rennes, là où il a été formé, à Barcelone, il arrivait souvent en retard parce qu'il jouait trop à la PlayStation toute la nuit. Il n'avait pas un bon régime, il ne mangeait pas très bien, etc. Il s'est remis dans le droit de chemin ?

Romaric Bultel : « C'est là que c'est encore plus beau. Ça a été un jeune footballeur très prometteur. Il est parti très tôt et a sacrifié son adolescence, sa jeunesse pour le football, il ne faut pas l'oublier. Il a fait des transferts très tôt, a éclaté en Bundesliga et s'est s'engagé très rapidement à Barcelone, pendant 6-7 ans. Donc, bien évidemment que ça n'a pas été tout le temps facile pour lui, le temps de tout digérer.

Mais après, avec maturité, avec tout le travail invisible, avec un accompagnement et un entourage solide, il a su réguler, il a su passer des caps. Et finalement, son arrivée au PSG lui a fait énormément de bien contre toute attente. C’est là qu'il a tout explosé. Et c'est grâce aussi à ça qu'il a contribué fortement au titre tant attendu de Ligue des champions avec le PSG. C'est simplement normal je pense. Il est récompensé de tout le travail fourni depuis de nombreuses années. »

"C'est ce côté nature-peinture qui nous convient le plus"

On le voit souvent avec le sourire quand il est sur le terrain ou plaisanté avec d'autres joueurs. Il était comment quand il était gamin, quand il avait moins de 13-14 ans ?

Romaric Bultel : « Je pense que ce qu'il dégage aujourd'hui, c'est ce qu'il dégageait à 15 ans. C'est ça qui fait sa force. C'est son côté naturel. Il n'a jamais changé. Pendant longtemps, on l'avait un peu critiqué. Les médias se sont beaucoup acharnés sur lui parce qu'il n'avait pas, en étant un peu vulgaire, la gueule de l'emploi. Parce qu'il ne prenait pas part aux médias. Il ne prenait pas beaucoup d'interviews.

Mais c'est un garçon pour qui sa priorité, c'est le ballon. Ce n'est pas les extras, ce n'est pas les à-côtés, ce n'est pas toute la communication. Lui, ça reste le rectangle vert, un ballon. Et ce qui dégage aujourd'hui, c'est cette simplicité, ce grand sourire, c'est le grand sourire que nous avons vu il y a 15 ans, 20 ans en arrière. Et c'est ça que l’on apprécie énormément, comme beaucoup de Français. C'est ce côté nature-peinture qui nous convient le plus. »

Son meilleur copain, c'était le ballon, en fait.

Romaric Bultel : « C'est ça. Il était accroché au ballon. Et même encore aujourd'hui, on voit un garçon qui aime le football. »

Il a gardé le lien, il l'a dit. Je crois qu'il a donné 100 000 euros, d'ailleurs, pour le club, pour essayer de le relancer. Vous l'attendez ?

Romaric Bultel : « En fait, il donne tellement de gaieté, de joie et d'amour à notre belle ville qu’est Évreux. Il nous a fait vibrer avec la Ligue des champions, il nous a fait vibrer avec le Ballon d'Or. Il n'y a plus qu'à venir présenter le Ballon d'Or chez nous. »

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