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L’opinion de Françoise Degois : "Laurent Wauquiez et Édouard Philippe sont des bordélisateurs"

OPINION SUD RADIO – Dans Drôle d’époque, Françoise Degois est revenue sur le climat politique anxiogène de la France autour du vote du budget de la Sécurité Sociale.

Laurent Wauquiez et Édouard Philippe sont des bordélisateurs
Alain JOCARD - AFP/Archives

Drôle d'époque et drôle de climat Françoise Degois alors qu’on essaie de se prendre le bec sur le budget de la Sécurité Sociale. 

"Ouais et je peux vous dire que ce week-end les députés, quelle que soit leur étiquette, en ont pris plein la patate dans leur circonscription. Mais vraiment. Si j'en crois ce que me disent les uns et les autres, pas seulement à gauche, bien sûr à droite, y compris à l'extrême droite, eh bien c'est véritablement les tomates. Parce que plus personne ne comprend rien à ce budget, aux votes, aux non-votes, aux abstentions. 

Et surtout à l'incohérence. Vous parliez tout à l'heure d'Emmanuel Macron. L'incohérence c'est ce qui tue la politique. Prenons les verts, qui, il y a un mois en première lecture, avant que le texte ne parte au Sénat, ont voté pour ou se sont abstenus.

Assumeront-ils d'être les hommes du désordre ?

Et les mêmes verts vendredi dernier ont voté contre la partie recette de ce même budget. Le cœur vaillant, passant par-dessus bord la suspension de la réforme des retraites, pour laquelle ils ont pourtant battu le pavé pendant des mois en 2023. Idem pour la France insoumise, qui considère que c'est tout ou rien. Vote contre rageur, jetant par-dessus bord les retraites, mais le dégel des pensions et les minimas sociaux, allez savoir pourquoi. 

Et puis, il y a l'incohérence de la ligne politique, de la posture. Prenez Edouard Philippe ou Laurent Wauquiez. Mon général par-ci, stop à la chienlit par-là. Ces deux-là depuis des années donnent des leçons de maintien à toute la classe politique sur la responsabilité, ce grand mot qui ne signifie plus grand-chose. Eux c'est le sérieux, l'ordre, et que font-ils depuis des jours ? 

Je vais me permettre cette expression : ce sont des bordélisateurs, Edouard Philippe en tête. C’est bien sûr ces deux hommes que repose aujourd'hui le vote du budget. Ils se sont abstenus ou ont voté contre, mais le volet recette est quand même passé vendredi, grâce au parti socialiste et au bloc central dont se détache l'iceberg Philippe. Aujourd'hui, c'est l'heure de vérité. Vont-ils continuer à bordéliser, empêcher que le pays ait un budget de sécurité sociale ? Assumeront-ils d'être les hommes du désordre ? Réponse cet après-midi."

"On est sur le registre stalinien"

À gauche, tout explose aussi. 

"Oui, les messages rageurs de l'FI sont prêts pour insulter, parce que c'est bien de mots, les socialistes. On connaît déjà la musique, traitres, vendus, collabos. Il est vrai qu'Olivier Faure a annoncé que le PS votera ce budget car il obtenu de véritables avancées. Mais là, on est sur le registre stalinien. Trahison, changement d'alliance, vipère, lubrique, je ne sais pas si vous vous souvenez de ces insultes qu'on s'envoyait au bec. C'est la règle et ça dit surtout que la vaisselle est quasiment définitivement cassée entre les insoumis et les socialistes. 

Car il y a ce qu'on voit, ce qu'on lit et ce que vivent les députés pendant des heures d'examen de ce budget. Vous ne pouvez pas imaginer l'ambiance dans les travées, les remarques fieleuses, les insultes pour dénoncer ce travail forcené, mené essentiellement par Sébastien Lecornu et Olivier Faure, pour tenter d'atterrir. Alors une sorte de crête avec 500 mètres de vide de chaque côté et le vent qui se lève. Pour le moment, l'opinion ne crédite pas ces deux-là de leurs efforts. Mais on verra comment ça se termine."

"Édouard Philippe risque d'être le grand brûlé de cette histoire"

C'est la présidentielle qui sera à la fin du match.

"Tout se joue à l'Assemblée. Mélenchon veut démontrer que seule la stratégie de tabula rasa (table rase) peut sauver le pays. On balance tout, on balance le président, on démissionne, on fait reset et puis on y va. Seule la radicalité peut sauver le pays. C'est d'ailleurs un peu la posture du RN. Le parti socialiste dit, lui, seule la social-démocratie, les négociations, l'apaisement peuvent sauver ce pays.

Marine Le Pen pendule un peu. Elle navigue entre une posture radicale et une posture de responsabilité. Démontrer que le RN peut être ferme mais souple. Quant à Édouard Philippe il risque d'être le grand brûlé de cette histoire. Il doit se dépêtrer de l'héritage Macron et s'imposer dans un environnement très concurrentiel. Avec un statut de favori ébréché. Ceci explique aussi que ce cirque à l'assemblée, clown blanc, clown noir, ne fait plus rire les spectateurs qui désertent les bancs."

Retrouvez Drôle d'époque dans le Grand Matin Sud Radio au micro de Patrick Roger

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