« Doit-on vraiment fêter la nouvelle année ? On connaissait le FOMO. La fameuse peur de manquer quelque chose, cette petite angoisse sociale qui vous pousse à dire oui à tout, de peur de passer à côté d'une soirée, d'un dîner ou d'un moment « important ». Mais voilà désormais son contraire en France, son jumeau libéré, le JOMO, Joy of Missing Out, la joie de ne pas y être. Et manifestement, les Français ont décidé d'y goûter.
Selon un sondage ELAB, 42% des Français ne fêteront pas le passage en 2026. Et les 50-64 ans, c'est une large majorité, pas par dépit, pas par tristesse, mais par choix. Et franchement, qui peut leur donner tort ? C'est certainement pas moi.
"Expliquez-moi sérieusement l'intérêt"
Expliquez-moi sérieusement l'intérêt, l'utilité, la profondeur existentielle de ce rituel étrange qu'est le réveillon du 31 décembre. Chaque année, le même scénario, l'angoisse de la soirée de l'année organisée des mois à l'avance pour finir comme toujours autrement que prévu. Des plans qui changent, des invités qui se décommandent, des soirées qui se ressemblent toutes.
C'est l'inconvénient de l'improvisation des bonnes soirées sans leurs avantages. Il faut tenir jusqu'à minuit l'obligation sociale. Il faut s'embrasser, se souhaiter la bonne année, échanger mécaniquement des vœux qu'on ne pense pas toujours et que l'on prononce par automatisme.
🎇 L'édito de @MaximeLledo :"Selon un sondage Elabe, 42% des Français ne fêteront pas le passage à 2026. Pas par dépit. Pas par tristesse. Par choix. Et qui peut leur donner tort ?" #GrandMatin
— Sud Radio (@SudRadio) December 31, 2025
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"Je veux de véritables vœux"
Le tout dans une ambiance enrobée par des reflux de champagne tiède, de l'odeur de cigarettes froides et d'une musique classique du répertoire français qui vient brouiller l'espace-temps, le tout pour ne plus en souvenir seulement quelques jours après. Et puis il y a les SMS ou les appels, cette avalanche de messages interchangeables, ces formules clonées, recopiées, recyclées, vidées de leur sens, meilleurs vœux et surtout la santé.
Et puis cette banalité résignée qui ressemble plus à un bulletin météorologique qu'à un message d'amitié, et bien dont j'ai toujours refusé, je continue de refuser, ces phrases creuses, ces automatismes sociaux et ces réflexes pénibles. Si l'on doit souhaiter quelque chose, alors souhaitons quelque chose, quitte compte dans ce cas-là, je veux de véritables vœux.
"Soyez heureux, amusez-vous autant que possible"
Alors ainsi pour cette année qui vient, camarades auditeurs, soyez heureux, amusez-vous autant que possible, mangez bien, buvez beaucoup, comme disait l'autre, enivrez-vous, enivrez-vous sans trêve pour ne plus sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, clin d'œil à Baudelaire.
Votre temps à ce propos, ne le perdez plus. La vie est courte, entourez-vous des gens que vous aimez, riez, soyez insolents, affirmez-vous, rêvez que le fruit de votre travail soit à la hauteur de vos efforts, que ces derniers soient récompensés, que cette année 2026 soit prospère, enthousiasmante, joyeuse et ambitieuse.
"On ne vous lâche pas, plus que jamais"
Et vous, auditeurs de Sud Radio, merci de votre fidélité et de votre engagement durant cette année 2025. Continuez à faire vivre à travers les ondes cet esprit de camaraderie qui forge cette rédaction et cette singularité à l'antenne. Continuez à faire le choix de la proximité du concret et de la liberté en 2026.
On ne vous lâche pas. Plus que jamais, par les temps qui courent. Nous serons à vos côtés pour parler vrai. Plus que jamais, Sud et votre radio. »
Retrouvez l’édito de Maxime Lledo du lundi au vendredi dans Le Grand Matin Sud Radio de 7h à 10h.