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Leçon d’écologie… en Falcon : Biarritz, symbole d’un double discours

Par Philippe David

François Bayrou s’est rendu à Biarritz en jet privé pour un discours sur la géothermie. À l’heure des restrictions budgétaires et des appels à la sobriété écologique, ce déplacement étonne et alimente une colère grandissante face aux contradictions politiques.

French Prime Minister Francois Bayrou speaks during a press conference at the Hotel de Matignon in Paris on June 24, 2025. Following the collapse of last night's pension conference, Prime Minister François Bayrou will meet separately on June 24, 2025 with the trade union and employer organizations that took part in the four-month-long negotiations, in a last-ditch effort to break the deadlock. (Photo by Alain JOCARD / AFP)

Comme d'habitude je vais remettre le clocher au milieu du village, un village qui s'appelle Biarritz, magnifique station balnéaire de la côte basque.

Pourquoi Biarritz ? Parce que le voyage qu’y a effectué le Premier Ministre François Bayrou me semble, vu la situation actuelle de la France et les leçons de morale écologique de son camp politique, surréaliste.

En effet, jeudi dernier le Premier Ministre a fait un aller-retour en jet privé Falcon 900 entre Villacoublay, en banlieue parisienne, et Biarritz. Deux heures de vol pour y faire un discours de 27 minutes TTC sur les énergies renouvelables en général et la géothermie en particulier.

Commençons tout d’abord par le coût, alors qu’on parle de plus en plus d’un risque de mise sous tutelle de la France par le FMI. Une heure de Falcon 900 de l’ETEC était chiffrée par l’État à 3 998 euros en 2015. Un chiffre qui n’a pas baissé depuis. On peut donc miser sur une facture de minimum 10 000 euros, ce qui fait très cher la minute de discours.

Un discours sur les énergies renouvelables alors que le vol a été effectué avec un avion qui, d’après le site « compare private planes », représente 355 miles nautiques pour 2,15 tonnes de CO2 émis rien que pour l’aller.

Heureusement qu’hier Gabriel Attal vilipendait sur son compte X « l’axe anti-écologie » composé du RN et de LR qui se serait formé à l’Assemblée nationale avant d’écrire : « Mon groupe parlementaire, Ensemble pour la République, est celui de l’écologie, et il le restera. » Ce serait bien qu’il en glisse deux mots au groupe Modem.

On pense également à Agnès Pannier-Runacher, qui n’avait pas de mots assez durs contre les députés ayant voté la fin des ZFE. On pourrait lui proposer un problème de physique d’actualité en cette période de baccalauréat :
Sachant qu’un Falcon 900 génère 4,3 tonnes de CO2 pour un aller-retour Paris-Biarritz, combien d’années faut-il à Marcel Dupont, smicard de Montauban qui travaille à Toulouse, pour produire la même quantité de CO2 avec sa 206 diesel qu’il n’a pas les moyens de changer ? Vous avez 2 heures.

On comprend mieux la colère des « Gueux » pour citer le titre du dernier livre d’Alexandre Jardin. Une colère sourde mais de plus en plus forte et ô combien justifiée par les comportements des donneurs de leçons !

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