Comme d'habitude, je vais remettre le clocher au milieu du village, un village qui s'appelle Nice, préfecture du département des Alpes-Maritimes.
Pourquoi Nice ? Parce que c'est là qu’hier soir le président de la République a donné une interview dans laquelle il a répondu en écho à ses propos sur les faits divers tenus le weekend dernier dans la Presse quotidienne régionale.
Donc, selon le Président de la République, certains médias parleraient trop des « faits divers ». Des « faits divers » qui, si on regarde leur nombre, ne sont plus des faits divers mais des faits de société. En effet, comment oser parler de « faits divers » sur les attaques au couteau quand on voit les chiffres terrifiants du nombre d’attaques. En 2024, 10 397 attaques à l’arme blanche ont eu lieu sur toute la zone « Police nationale » hors zone gendarmerie et hors Préfecture de Police de Paris, c’est-à-dire 28 par jour, sans compter la principale ville de France, sans compter la zone gendarmerie qui représente une grande partie du territoire et sans compter les victimes qui, sachant que la justice ne fera rien, préfèrent ne pas porter plainte après avoir donné leur téléphone portable ou leur casquette.
On comprend d’ailleurs facilement que le Président de la République n’ait pas envie qu’on parle de ce qu’il appelle avec condescendance des « faits divers » quand on voit son bilan en termes d’insécurité au bout de huit ans de mandat puisque c’est sous Emmanuel Macron que le nombre d’homicides a battu tous les records. On est en effet passé de 926 personnes tuées en 2016 à 1 186 en 2024. Un nombre d’homicides qui explose d’année en année, ce ne sont pas des « faits divers » mais un fait de société, ne lui en déplaise.
Des chiffres dramatiques pour lesquels les Garde des Sceaux nommés par Emmanuel Macron ont une part de responsabilité, on pense en particulier à la césure pénale pour les mineurs, instaurée par Nicole Belloubet, une césure pénale qui a coûté la vie à Elias après un entraînement de football car, si cette césure n’avait pas été mise en place, ses deux tueurs n’auraient pas été libres de racketter et de tuer.
On évitera aussi, pour ne pas être désagréable envers le Chef de l’État, de parler de son bilan économique puisque selon sa ministre des Comptes publics, la France n’est pas à l’abri après 8 ans de macronisme de tomber sous la coupe du FMI.
Peut-être veut-il, comme l’a dit Delphine Ernotte, la patronne de France Télévisions, qu’« on ne représente pas la France telle qu’elle est mais telle qu’on voudrait qu’elle soit » ?
Il y a en revanche un domaine sur lequel Emmanuel Macron s’est exprimé lundi dans lequel son expertise est incontestable : les abysses. Les abysses, ce à quoi il a conduit notre pays.
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