"Les infirmiers libéraux sont de plus en plus exposés à la violence". Fabien Soreau, infirmier depuis 16 ans et libéral depuis 12 ans, en sait quelque chose. Le 29 septembre, un patient l'a violemment agressé à son domicile. Au micro de Sud Radio, il raconte : "Comme tout infirmier libéral, je suis seul chez mes patients. Ce patient souffre de troubles psychiatriques et de diabète, et nécessite des soins trois fois par jour. Quand je lui ai dit qu'il devait être hospitalisé, il s’est énervé, s’est jeté sur moi et m'a asséné des coups au visage". L'agression lui a valu cinq jours d’arrêt de travail. Il a également dû consulter une psychologue à ses frais pour "éviter un stress post-traumatique".
"Aucune nouvelle de la justice"
Fabien Soreau a porté plainte le 30 septembre. Depuis, la justice ne lui a donné aucune nouvelle : "Le patient a été admis à l’hôpital, mais est sorti le jour même, libre, sans que je sois informé". Depuis, je ne sais rien. Je ne sais pas ce qu’il en est !" Il poursuit : "C'est problématique... Il y a vraiment un travail à faire pour prévenir les victimes".
Un appel pour des mesures d'urgence
Invité de la matinale Sud Radio, l'infirmier lance un appel à des mesures d'urgence : "La violence envers les infirmiers libéraux est une réalité croissante, mais elle reste souvent passée sous silence. L'exercice isolé à domicile augmente les risques et nécessite des actions concrètes et des protocoles de sécurité adaptés".
Fabien Soreau préconise notamment une meilleure coordination entre la ville et la psychiatrie hospitalière, la mise en place de boutons d'alerte pour les infirmiers et un renforcement de la collaboration entre les infirmiers libéraux et les services de l'ordre.
"On ne doit pas avoir la boule au ventre, une appréhension au travail. Il ne faut plus se taire. On a choisi de soigner et pas de risquer notre vie" déclare-t-il. En 2024, 665 infirmiers libéraux ont été victimes d'agressions dans le cadre de leur travail, une hausse de 6% par rapport à l'année précédente. Et ce chiffre ne reflète qu’une partie de la réalité, car de nombreux infirmiers ne signalent pas les incidents.
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