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Hôpital : Des urgences saturées, faute de lits

Entre manque de personnel et suppression de lits, les urgences des hôpitaux semblent au bord de l'effondrement.

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Des services des urgences saturés, des temps d'attente trop long... (Photo by Patrick Batard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Du côté de Rouen, une dame de 99 ans souffrant d’un oedème des poumons a passé 65 heures sur un brancard, en attendant une place disponible en gériatrie au sein de l'hôpital de la ville. Sa petite-fille a dénoncé ce scandale sur les réseaux sociaux.

Urgences : un vrai manque de personnel

Il aura fallu attendre trois nuits aux urgences sur ce brancard pour la quasi centenaire, à qui sa propre famille a même dû amener des repas. De nombreux autres patients attendaient également sur des brancards, comme elle. La petite-fille de cette patiente, infirmière de métier, a précisé ne pas être en colère contre les personnels de ce CHU de Rouen, les premiers désolés de ne pouvoir mieux accueillir leurs patients.

La famille de cette patiente âgée souhaite alerter l’Agence régionale de santé (ARS) et le ministère de la Santé quant à cette situation. Le CHU de Rouen a reconnu que cette situation n’était pas acceptable, mais souligne également que la période était très particulière : en ce début des vacances de la Toussaint, se sont cumulés recrudescence de cas de Covid-19 et manque de personnel. Le CHU aura ainsi recensé 250 patients reçus durant ce week-end.

Des suppressions de lits

Selon une statistique officielle sur les fermetures de lits d’hôpitaux, publiée il y a quelques mois, depuis 2013, on recense au total 43500 suppressions de lits. L’équivalent d’une petite ville, et ce en à peine une dizaine d’années. Ces chiffres sont notamment liés aux pénuries de personnel et aussi au « virage ambulatoire » opéré dans l'Hexagone au début des années 2010.

Selon les études de la Fédération hospitalière de France, 99 % des établissements publics ont rencontré des difficultés liées au manque de personnel en 2022, 6,6 % des postes d’infirmiers n’étant pas pourvus la même année. Au total, avec 43500 lits d'hospitalisation complète supprimés, 20900 places d’hospitalisation partielle créées et environ 12100 places d’hospitalisation à domicile en plus en dix ans, on en arrive à environ 10500 places supprimées Un déclin complexe, alors que le vieillissement de la population traîne une hausse de la demande de soins.

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