C'est une séquence qui a marqué les esprits et généré un buzz planétaire. Il y a un mois et demi, un big boss américain avait été pris « la main dans le sac » en mondovision. Lors d’un concert de Coldplay en juillet, la "kiss cam" avait filmé Andy Byron, PDG d’Astronomer, et Kristin Cabot, DRH de l’entreprise, dans les bras l'un de l'autre. La scène, diffusée sur écran géant, était devenue virale et avait déclenché une polémique mondiale. Face au scandale, l’entreprise avait ouvert une enquête interne. Quelques jours plus tard, le PDG et la DRH avaient tous deux démissionné (ou plus précisément été poussés vers la sortie) illustrant les risques des liaisons en entreprise.
« La vie privée est l'une des plus grandes conquêtes des siècles passés »
Aujourd'hui, c'est un autre affaire du même genre qui agite l'actualité : le directeur général de Nestlé, Laurent Frex, a été licencié pour une relation amoureuse non déclarée avec une subordonnée. Pour Elisabeth Lévy, cette décision est une intrusion inacceptable dans la vie privée : « Mais dans quel monde vivons-nous ? La transparence est une chose horrible. La vie privée est l'une des plus grandes conquêtes des siècles passés. Il faut relire Benjamin Constant là-dessus. Ca me paraît être la condition fondamentale de la liberté humaine. »
« On doit donc déclarer ses histoires amoureuses à son patron ? »
La journaliste et éditorialiste pour Sud Radio dénonce une « société de la transparence forcée » où les entreprises s’arrogent un droit de regard sur l’intime : « On doit donc déclarer ses histoires amoureuses à son patron si on veut fricoter à la machine à café ! Entre adultes consentants ? Les gens se rencontrent au boulot, c'est un peu vieux comme le monde. Franchement, ça me terrifie. On ne peut plus draguer dans la rue, on ne peut plus tomber amoureux au bureau… Quel drôle d’époque ! Moi, je vais aller vivre sur la planète Mars ! »
« La vie privée à l'intérieur d'une entreprise, c'est différent »
De son côté, Éric Revel, lui, comprend et approuve la décision du groupe suisse : « On parle là d'une entreprise multinationale, d'une relation du numéro 2, puisqu'il était directeur général du groupe Nestlé, avec une subordonnée. Donc là c'est la vie privée à l'intérieur de l'entreprise. C'est très différent. Pour connaître un peu ce groupe de l'intérieur, je peux vous dire qu'il ne rigole pas du tout. »
« Des risques que ne peuvent pas prendre ces grandes entreprises »
Et l'éditorialiste Sud Radio de préciser : « Chez Nestlé il y a des règles très précises sur ce genre de relations. D'ailleurs si vous interrogez des DRH, ces « boîtes » sont extrêmement vigilantes sur les relations entre un patron et un subordonné parce qu'en réalité, un patron d'un groupe multinational comme Nestlé, qui gère 2300 marques de produits agroalimentaires, a des stratégies, des secrets qui peuvent fuiter en dehors,... Ce sont des risques que ne peuvent pas prendre ces grandes entreprises. »