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Autonomic 2025 : l'art de se relever avec Sébastien Le Maux

Par Alice Mouchel

Depuis le salon Autonomic à Paris, les allées fourmillent d’initiatives, de visages engagés et de récits qui inspirent. Parmi eux, celui de Sébastien Le Maux résonne avec une force particulière. Ex-judoka de haut niveau, malvoyant, puis amputé après un accident improbable… et toujours debout. Ou plutôt : toujours en mouvement. Ambassadeur pour Invacare, entreprise spécialisée dans les équipements de mobilité, il incarne cette énergie tenace de celles et ceux qui refusent de renoncer.

Du tatami aux fauteuils actifs

“Je suis malvoyant depuis mes 17 ans”, commence-t-il simplement. De cette annonce, Sébastien tire une trajectoire exceptionnelle : Jeux de Sidney, Jeux d’Athènes, championnats du monde… le para-judo devient son terrain d’expression. Puis, une fois sa carrière terminée, place à l’aventure, la vraie : du vélo sur neige à la descente du Yukon au Canada, rien ne semble l’arrêter.

Jusqu’à ce jour où, sur un coup de tête, il emprunte la trottinette de sa fille. “Quand on est bigleux, on ne voit pas les trous”, plaisante-t-il avec une désarmante auto-dérision. Une chute, une mauvaise réception, une voiture en approche, une jambe brisée — 25 fractures plus tard, c’est l’entrée brutale dans un nouveau chapitre. Deux ans de douleur, d’opérations, de fauteuil roulant… avant, enfin, une décision libératrice : l’amputation.

“Ça peut paraître bizarre, mais j’ai vécu l’amputation comme un soulagement”, confie-t-il. Car avec elle revient l’horizon. Le mouvement. Le sport. Et surtout, le judo.

Revenir au sol pour mieux s’élever

Moins de deux mois après son amputation, Sébastien remet son judogi et remonte sur le tatami. “C’est ma fille qui m’a lancé le défi”, sourit-il. Une démonstration de jujitsu sur le salon le prouve : la passion n’a jamais quitté son corps, même amputé.

Aujourd’hui, c’est en tant qu’ambassadeur d’Invacare qu’il poursuit le combat. Une collaboration née d’un heureux hasard. “Un ami expert automobile est tombé sur Magalie Mathé, responsable chez Invacare. Ils ont parlé de moi, et j’habitais à 200 mètres du siège !”

Mais au-delà de la rencontre, c’est une véritable convergence de valeurs. Car être amputé, explique-t-il, c’est vivre avec des besoins spécifiques, coûteux, parfois inaccessibles : une prothèse pour chaque sport, un fauteuil roulant adapté, une vie à prix fort. “Être sportif handicapé, c’est presque un luxe. Sans Invacare, je n’aurais pas la liberté de m’entraîner comme je le fais aujourd’hui.”

La passion comme moteur

Ce qui guide Sébastien ? Le sport, bien sûr. Mais aussi la transmission, le dépassement, la résilience. “J’adore former les gens, partager. J’ai l’impression de redécouvrir mon sport comme un gamin.”

Et lorsqu’on lui demande ce qui le pousse à avancer, malgré les chutes, malgré les douleurs, il cite avec émotion ce proverbe du judo : « Sept fois à terre, huit fois debout. »

La vie, dit-il, “réserve ses plus gros défis à ses meilleurs guerriers”. Il éclate de rire : “Elle a dû croire que j’étais Rambo !”

Tous les samedis, retrouvez "Faut que ça change", un miroir tendu entre ceux qui prennent les décisions et ceux qui vivent le handicap au quotidien, pour un moment de radio intense, humain et authentique avec Anthony Martins Misse.

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