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Yonathan Arfi : "Pour les juifs, cette guerre a une résonnance dans l’histoire"

Par Jean Baptiste Giraud

L’antisémitisme en France s’est-il accru ? Réponse avec Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Il était l’invité d’Alexis Poulin sur Sud Radio.

Yonathan Arfi,
Yonathan Arfi, invité d’Alexis Poulin, sur Sud Radio.

Pour Yonathan Arfi, les bombardements israéliens à Gaza sont des "dommages collatéraux" sans commune mesure avec le sort des Israéliens, qui vivent cette attaque du Hamas comme un rappel des pogroms.

Yonathan Arfi : "On ne peut pas mettre la souffrance des juifs sur le même plan que les dommages collatéraux à Gaza"

Y a-t-il un déferlement d’actes antisémites en France ? "Il y a une recrudescence d’actes antisémites. Dans les six jours qui ont suivi les attaques du Hamas, on a eu en France l’équivalent de six mois d’actes antisémites en 2022. C’est une multiplication par 30 d’actes antisémites enregistrés chaque jour dans les commissariats en France. C’est une réalité que nous anticipions, ça a été comme lors de chaque guerre entre le Hamas et Israël. Certains parlent de divisions ou de tensions communautaires : non, on est bien face à des actes antisémites au nom d’une identification dévoyée à la cause palestinienne", a estimé Yonathan Arfi.

 


"On a l’impression d’avoir une perte de repères, on n’est plus capable de distinguer le bien du mal. Un acte de terrorisme comme celui commis par le Hamas, c’est un acte de barbarie qui renvoie, pour les juifs, à une résonnance dans l’histoire, les pogroms. On ne peut pas mettre ça sur le même plan que les dommages collatéraux à Gaza dans la riposte israélienne nécessaire pour, demain, faire tomber le Hamas", a poursuivi Yonathan Arfi.

"Le 7 octobre 2023, l’idée que l’État d’Israël est en mesure de protéger les juifs s’est effondrée"

"La question qui se pose est : 'y aura-t-il un jour une résolution à ce conflit ?'. On marquait il y a quelques jours le 40ème anniversaire de la disparition de Raymond Aaron. Ce qu’il a identifié, c’est que la condition des juifs en diaspora finit toujours par rattraper le peuple juif. Il y a la condition liée à la persécution qui rattrape les juifs. Et la parenthèse que nous avons connue avec l’idée que l’État d’Israël protégeait les juifs, qu’ils veuillent y vivre ou non, qu’ils s’y projettent ou non, ça s’est effondré le 7 octobre 2023 avec les attaques du Hamas, avec un sentiment de précarité, d’insécurité qui a traversé chacun des juifs dans le monde entier. On vit avec ça, et on est sensible à tous les gestes de solidarité", a déclaré Yonathan Arfi.

 


Les interdictions par la France de manifestations pro-palestiniennes sont-elles justifiées ? "Les interdictions, quand elles sont prononcées, c’est qu’elles sont nécessaires pour éviter les débordements en marge de ces manifestations. On sait l’effet que suscitent ces manifestations, les violences qu’elles peuvent provoquer. Vous savez, dans la manifestation d’hier on a pu entendre des cris comme 'Israël assassin, Macron complice', on a pu voir des panneaux 'Gaza = Auschwitz'. Ça ne sert qu’à une chose : étouffer la responsabilité du Hamas dans les attaques terroristes. C’est une forme de légitimation du terrorisme qui est en train de se passer publiquement dans les rues françaises. C’est une menace pour les Français juifs, mais c’est aussi une menace pour l’ordre républicain" a répondu le président du CRIF.


Cliquez ici pour écouter l’invité d’Alexis Poulin dans son intégralité en podcast.

Retrouvez l’invité d’Alexis Poulin chaque jour à 13h dans "Poulin sans réserve" sur Sud Radio.

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Cliquez ici pour écouter l'interview de Yonathan Arfi du 08 décembre 2023

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