L'équipe de France a réussi des débuts emballants dans les qualifications au Mondial 2026 en battant à l'extérieur l'Ukraine (2-0), son plus coriace adversaire, mais a perdu Ousmane Dembélé sorti sur blessure, vendredi à Wroclaw (Pologne).
Mission accomplie. Les hommes de Didier Deschamps, qui mène sa toute dernière campagne à la tête des Bleus, ne sont pas tombés dans le piège de ce match de rentrée, où les états de forme sont disparates.
Les Bleus, en blanc pour l'occasion, n'ont quasiment jamais laissé respirer les Ukrainiens, dominés dans tous les secteurs du jeu.
Ils recevront mardi au Parc des Princes l'autre leader du groupe D, l'Islande, qui a surclassé l'Azerbaïdjan (5-0), pour poser une deuxième dalle de leur chemin vers le Mondial aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique.
Cet excellent départ porte la signature de Michael Olise (10e) et Kylian Mbappé (82e), les buteurs.
Dans leur sillage, le 4-2-3-1 a donné le tournis aux partenaires du défenseur parisien Illia Zabarnyi, mis au supplice par les attaquants français.
La défense, le point faible de ce système généreux offensivement, s'est montrée rassurante. Ce secteur avait volé en éclats contre l'Espagne (défaite 5-4) en demi-finale de la Ligue des nations en juin.
- Olise s'affirme -
Mais le pressing haut et le retour du patron, Dayot Upamecano, ont fait du bien, à l'image des nombreux duels remportés par le Munichois sur la pointe ukrainienne Artem Dovbyk, en costaud.

Michael Olise auteur du premier but des Bleus contre l'Ukraine en qualifications au Mondial, le 5 septembre 2025 à Wroclaw
FRANCK FIFE - AFP
Son partenaire au Bayern Michael Olise a facilité le début de match des Français en marquant assez tôt, bien servi par Bradley Barcola qui avait pris son temps pour choisir où centrer.
Le nouveau meneur de jeu des Bleus, auteur de son troisième but en 9 sélections, était à l'origine de l'action, il avait lui-même lancé son ailier gauche.
Un an après des débuts ratés contre l'Italie, une défaite 3-1 au Parc des Princes, le Munichois s'affirme de plus en plus dans ce schéma en 4-2-3-1 où il bénéficie d'une grande liberté de mouvement en phase offensive.
Olise aurait même pu doubler la mise un peu plus tard sans une belle parade d'Anatoliy Trubin (18).
A droite, Désiré Doué, moins inspiré qu'en finale de Ligue des champions, où il avait signé un doublé et une passe décisive, n'a pas fait oublier son partenaire du Paris Saint-Germain Ousmane Dembélé.
- But du K.-O. pour Mbappé -
Le favori du Ballon d'or est entré à la pause en remplacement de Doué (46e), qui a reçu un coup au mollet droit.
Mais "Dembouz" à son tour a dû céder sa place à Hugo Ekitike (80), pour sa première sélection. Ménagé pour une gêne à la cuisse gauche, le Parisien est sorti en se tenant l'arrière de la cuisse droite. La très longue saison du PSG, jusqu'à la finale du Mondial des clubs le 13 juillet, laisse des traces.
Dembélé n'a "pas ressenti de truc violent", a rassuré Didier Deschamps. "Il était dans de bonnes dispositions, il n'y avait pas la moindre appréhension à le faire jouer", a ajouté le sélectionneur.
Si le côté droit a souffert, les trois autres attaquants ont brillé.

Le capitaine Kylian Mbappé marque le but du break pour les Bleus ontre l'Ukraine à Wroclawn, le 5 septembre 2025
FRANCK FIFE - AFP
En pointe, Kylian Mbappé a gâché quelques cartouches, envoyant dans les nuages une bonne passe de Manu Koné - encore excellent - ou en tergiversant devant le but avant de voir sa frappe déviée (41).
Mais le capitaine a signé tout en vitesse le but du KO, bien lancé par Aurélien Tchouameni, pour son 51e but, comme Thierry Henry, en 91 sélections.
Avec la blessure de Dembélé, ce léger déchet offensif reste la seule note négative de ce début de qualifications. La France n'a été vraiment mise en danger par les joueurs de Serhiy Rebrov qu'une minute, bouillante, entre la 65e et la 66e.
Ibrahima Konaté a sauvé sur la ligne un ballon de Dovbyk (65e), puis Mike Maignan a boxé un coup franc et vu le poteau repousser la reprise de l'attaquant de l'AS Rome (66e).
Au passage, le défenseur de Liverpool s'est montré bien plus sûr que lors de ses dernières sorties.
Et Lucas Digne, solide malgré quelques erreurs de placement, prend de l'avance dans son duel avec Théo Hernandez pour le poste de latéral gauche. La France est bien lancée.
Par Emmanuel BARRANGUET / Wroclaw (Pologne) (AFP) / © 2025 AFP