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On en a parlé sur Sud Radio - Le double projet dans le rugby : "Une nécessité d'accompagnement"

Révélée par la crise sanitaire de ce début d'année 2020, la fragilité économique du rugby français est venue mettre sur la table plusieurs sujets majeurs et urgents. Parmi eux, celui de la reconversion des rugbymen professionnels, et bien au-delà, la possibilité pour ces derniers de mener à bien un double projet dès leurs premières années […]

Révélée par la crise sanitaire de ce début d'année 2020, la fragilité économique du rugby français est venue mettre sur la table plusieurs sujets majeurs et urgents. Parmi eux, celui de la reconversion des rugbymen professionnels, et bien au-delà, la possibilité pour ces derniers de mener à bien un double projet dès leurs premières années de carrière.

 

Concilier études et rugby semble désormais essentiel pour les pépites de demain. Mais la réalité est pour l'instant tout autre. Ce samedi après-midi, Didier Soulié (responsable formation STAPS, université de Bordeaux)Didier Retière (ancien entraineurs des équipes de France de rugby) et François Cros (joueur du Stade Toulousain, diplômé en podologie) étaient les invités de Sud Radio Rugby. Ils ont répondu aux questions de Xavier Barret, Julien Plazanet et Arnaud Rey.

 

Didier Soulié :

Cette période entre 18 et 22 ans est très importante. Il y a une nécessité d’accompagnement individualisé, ne pas enfermer ces jeunes joueurs dans les centres de formation avec des enseignements à distance. Je ne pense pas que ce soit un bon modèle. Ça me parait plus évident d’avoir des jeunes inscrits à l’université, qu’ils soient ouverts (...) À Bordeaux, on a 250 étudiants que l’on accompagne. L’Université a fait d’énormes efforts, que ce soit pour les rugbymen, mais aussi dans beaucoup d’autres sports. On individualise les parcours, on les accompagne et on trouve des solutions pour qu’ils réussissent. On a des tas de dispositifs (cours en ligne, sessions spéciales…). Notre grande fierté, c’est d’accompagner ces sportifs et qu’ils réussissent. Car il ne faut pas oublier que ça rentre dans l’épanouissement du joueur et de l’humain. On considère même que c’est essentiel pour la réussite sportive.

 

Didier Retière :

Le moment que l’on vient de traverser n’a fait que montrer la fragilité du rugby professionnel. Ça remet les choses à leur place, et ça doit nous faire prendre conscience. 

Quand on est joueur de rugby professionnel. La seule certitude que l’on a, c’est que le rugby va s’arrêter. Blessure, aléas, fin de carrière… il faut impérativement envisager la suite. Les jeunes doivent suivre un double projet. Plus qu’un frein à leur carrière, ça doit être un moyen de les libérer. Qu’ils se disent que même si le rugby s’arrête, la vie elle ne s’arrêtera pas. 

Pour moi, la rupture, la bascule se situe lorsque le joueur commence à devenir professionnel, commence à enchaîner les matches en équipe première. Et même si on commence à en prendre conscience, je pense que les clubs ne sont pas encore totalement prêts pour accompagner leurs jeunes joueurs. Aujourd’hui, je dirais que les choses sont restées cloisonnées au niveau des centres de formation seulement.

L’un des challenges aujourd’hui, et pas que pour le rugby, c’est l’aménagement des cursus scolaires. C’est un premier champ : développer plus de filières accessibles et flexibles. Par exemple, François (Cros) n’a pas un diplôme au rabais. Même s’il a mis six ans, on ne lui a pas donné ce diplôme."

 

François Cros :

Mes études et mon projet perso sont toujours restés dans un coin de ma tête. Pour ma part, j’ai bénéficié d’un passe droit pour entrer dans mon école, j’avais la responsabilité de ne pas le gâcher. 

J’ai eu un aménagement sur six ans à l’école de podologie de Toulouse. En trois ans, ça n’aurait pas été possible. Cet aménagement m’a permis d’aller au bout de mon cursus. Le fait d’avoir enchaîné après le bac m’a permis de ne pas avoir lâché les études. J’étais au Pole Espoir, j’ai gardé un certain rythme avec les études la journée et le rugby le soir. Heureusement. 

Quand j’ai commencé à l’école, je n’avais aucune certitude de finir pro. C’était normal de faire des études. Mais lorsque j’ai commencé à enchaîner les matches avec le Stade Toulousain, le rythme est devenu très intense. C’est là que ça a commencé à être difficile. Certains ont lâché les études. Si les clubs et les écoles ne font pas les efforts, ça peut être compliqué.

 

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