Reportage Sud Radio de Christine Bouillot
"Evitez telle personne" en soirée
Avant d’aller à sa première soirée d’intégration en tant que première année l'an dernier, Camille se souvient des conseils de Laetitia, celle qui a brisé l'omerta:
"Ça s'est bien passé parce qu'il y a eu des personnes comme Juliette qui sont venus nous voir en disant: attention, évitez telle personne. Si telle personne vient vous voir, faites attention. Il y a une prise de conscience, pas qu'à Sciences Po. Cela commence à se répandre dans tout l'enseignement supérieur. C'est une bonne chose, je pense."
Les soirées d'intégration en question
Aujourd’hui à la tête d'un collectif féministe étudiant, la jeune femme milite avec ses amies comme Eva. S’il faut briser la culture de la violence, on peut aussi changer rapidement certaines choses comme ces soirées d'intégration:
"Nous, on est en train d'y réfléchir. On peut pas vous affirmer qu'on veut les arrêter. Parce qu'on sait qu'à la fac, certains étudiants se sentent un peu perdus parce qu'ils ont aucun lien social. On peut créer une intégration. Après: par qui, comment, sous quel format? C'est ça la question. En tout cas le format actuel n'est plus viable, on le sait."
Au delà des missions et rapports: les moyens
D’anciennes étudiantes aujourd’hui chercheuses sont venues les soutenir. Elles estiment qu'il faut aller plus loin, notamment en matière de moyens:
"Comme à chaque fois qu'il y a un souci: un rapport, une mission sont commandés mais sans véritables moyens qui suivent. Ce qu'on veut dire aujourd'hui, c'est qu'on ne pourra pas lutter contre les violences sexuelles et sexistes à l'IEP et dans l'enseignement supérieur sans moyens, et sans accompagnement par des professionnels spécialisés dans les violences."
Après deux jours à Toulouse, cette mission d'enquête du ministère doit se poursuivre dans les différents Sciences Po en France.