Rodéos sauvages, fusillades qui se multiplient…. Chez certains jeunes, un sentiment d’impunité semble prendre de l’ampleur.
Des attaques contre toute forme d’autorité
Est-ce devenu le quotidien dans les quartiers, notamment à Toulouse ? "Exactement, et c’est plus qu’un week-end, c’est tout l’été, confirme Philippe Lavenue, secrétaire régional du syndicat de police Alliance en Occitanie. Cela a été très chaud, on s’aperçoit qu’il y a une montée en puissance de la violence, notamment à l’égard des forces de l’ordre. Les voyous n’hésitent plus à risquer leur vie et celle de nos collègues. Et cela va bien au-delà des policiers. Ils s’attaquent à toute forme d’autorité, les pompiers, les bus…"
Est-ce une sorte de relâchement post confinement, avec plus de violence que d’habitude ? "Le déconfinement y a été pour beaucoup, confirme Philippe Lavenue. Les gens ne sont pas partis, ils sont restés sur place. Il y avait un petit climat de tension car pendant le confinement, les trafics en tous genres ont été perturbés, d’où de la nervosité entre bandes, des comptes à régler. Et la police, malgré tout, empêche ces trafics de tourner à plein régime. Cela dépasse le cadre de l’interpellation : ils tendent des guets-apens. C’est bien de la violence gratuite."
Pour une police de proximité, mais hors sol
À Nice, le quartier des Moulins a été marqué à deux reprises par des fusillades, cet été. À tel point que Jean Castex, le nouveau Premier Ministre, s’y est rendu et a promis 60 CRS supplémentaires. Sont-ils arrivés ? "On les voit un peu tourner ; mais tourner autour du quartier, ce n’est pas aller dedans, regrette Rosario Lo Cicero, président de l’association « Défense des Moulins » . Malheureusement, ils sont là juste pour faire de l’ombre. Ils ne peuvent rien faire d’autre."
Au quotidien, les policiers "se font caillasser, tirer dessus. Nous, habitants, nous n’allons pas leur demander de mettre leur vie en danger. Ce n’est pas qu’aux Moulin, c’est dans toute la France, où la police ne peut plus intervenir, les pompiers soigner des gens." Mais "il n’est jamais trop tard pour bien faire. Il faut une présence policière, mais qui n’habite ni le quartier, ni dans la ville, estime Rosario Lo Cicero. Sinon, ils vous pistent, savent où vous habitez, si vous avez une femme, une famille… Il faut que ce soit des policiers qui viennent de l’extérieur. Une police de proximité, mais inconnue des gens du quartier et de la ville."
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