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Suicide d'une enseignante: rassemblement devant le ministère à Paris

"Ministère mortifère, lesbiennes en colère": un rassemblement s'est tenu vendredi soir à Paris en hommage à l'enseignante Caroline Grandjean, harcelée pour son homosexualité, qui s'est suicidée lundi, et pour appeler l'Éducation nationale à mieux protéger les professeurs LGBT+.

JULIEN DE ROSA - AFP

"Ministère mortifère, lesbiennes en colère": un rassemblement s'est tenu vendredi soir à Paris en hommage à l'enseignante Caroline Grandjean, harcelée pour son homosexualité, qui s'est suicidée lundi, et pour appeler l'Éducation nationale à mieux protéger les professeurs LGBT+.

"L"école a suicidé Caroline" et "la lesbophobie tue" pouvait-on lire sur des pancartes lors de ce rassemblement, auquel 100 à 200 personnes ont participé, selon une journaliste de l'AFP.

Caroline Grandjean, directrice d'une école primaire dans le Cantal, victime de harcèlement en raison de son homosexualité depuis septembre 2023, s'est suicidée le jour de rentrée scolaire.

Les associations de lutte contre les discriminations homophobes qui avaient appelé à ce rassemblement se sont réunies près du ministère "pour dénoncer le manque évident de soutien, d'accompagnement et de protection des institutions face à la lesbophobie et les attaques LGBTIphobes en général", ont-elles expliqué.

"On estime qu'un double effet systémique a frappé: d'abord la lesbophobie qu'on a laissée courir alors qu'on aurait pu l'endiguer et le rôle de l’Éducation nationale qui (...) a laissé Caroline Grandjean dans sa détresse", a expliqué à l'AFP Julia Torlet, présidente de SOS homophobie.

Elle appelle le ministère à "mener des formations, des sensibilisations, pour tous les personnels" et à faciliter l'accès à des médecins du travail et psychologues en cas de problème.

Le ministère de l'Education fait pour sa part valoir qu'il a mis en place des formations volontaires pour aider à prévenir les LGBTPhobies, une campagne de communication spécifique et, depuis cette rentrée, un accompagnement renforcé des personnels pour mieux identifier, signaler et prendre en charge les situations de violence ou vulnérabilité.

Des représentants d'associations ont lu à haute voix une lettre signée de l'épouse de la défunte. "Tu m'aimais, tu aimais une femme et tu en es morte", écrit Christine Paccoud. "Ils t'ont tuée, sans arme, juste avec des horreurs griffonnées, avec leur lâcheté".

Mme Paccoud avait déploré mercredi sur France 2 que "la hiérarchie n'(ait) pas compris la souffrance de Caroline".

"Il y a de la tristesse et de la colère de voir que son cas n'est pas isolé", a confié Clémence Barland, 27 ans, enseignante et porte-parole du collectif les Féministes révolutionnaires.

"Quand on est harcelé, on se retrouve seul, l'administration est souvent dans une politique de +pas de vagues" et "souvent la personne qui va devoir changer d'établissement, c'est la personne trans, bi, gay ou non-binaire", a-t-elle pointé.

AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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