"Nous les Roms, on n'a volé ni tué aucun enfant"
Rahela est Rom et vit à Orly, en banlieue parisienne. Depuis hier, cette jeune fille de 23 ans est paniquée : "j'ai très peur, je suis très stressée, je n'ai pas dormi jusqu'à 5 heures du matin".
Dans la nuit de lundi 25 à mardi 26 mars, des Roms ont été menacés, agressés en Île-de-France mais aussi à Strasbourg ou encore Toulouse. Des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux : des Roms auraient enlevé des enfants pour alimenter un trafic d'organes : "nous les Roms, on n'a volé ni tué aucun enfant".
La préfecture de police a également démenti : aucun enlèvement n'est avéré. Pourtant, les menaces continuent. Pour Liliana Hristache, présidente de l'association Rom Réussite, "tout le monde est inquiet. Ils ont entendu des groupes de gens qui sont passés devant leur terrain leur disant qu'ils reviendraient".
"Pourquoi, maintenant qu'on commence à se structurer, ça n'arrête jamais sur les Roms ?"
Ces rumeurs fragilisent un peu plus cette communauté déjà marginalisée : "pourquoi, maintenant qu'on commence à se structurer, ça n'arrête jamais sur les Roms ?"
Face à la menace, certains Roms ont décidé de quitter la France. C'est le cas des parents de Rahela, qui retournent ce matin en Roumanie. Mais pour Rahela, "j'étais prête à partir moi aussi, mais j'ai décidé de rester, même si j'aurai des problèmes, parce que je ne peux pas avoir un travail en Roumanie, finir mes études. Ça me fait mal au coeur, je vais rester toute seule".
La communauté Rom de France demande aux autorités des mesures urgentes pour assurer leur sécurité.
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