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Risque élevé de grippe aviaire : confiner les animaux "semble prématuré"

Face au retour de la grippe aviaire, faut-il confiner les animaux ? L'avis de Serge Mora, éleveur-gaveur de canards.

grippe aviaire canards
Un élevage de canards à Bourriot-Bergonce dans les Landes (Georges Gobet - AFP).

Les éleveurs de canards ne cachent pas leur mécontentement face aux mesures du gouvernement contre la grippe aviaire. En effet, le risque relatif à la grippe aviaire est passé vendredi 5 octobre à un niveau "élevé" sur l'ensemble de la France métropolitaine. Conséquence : tous les éleveurs français de volailles vont devoir enfermer et confiner leurs animaux.

Risque élevé de grippe aviaire : "on est 'ceinture et bretelles' par rapport à ce risque"

"Trois foyers d'influenza aviaire hautement pathogène (H5N8) ont été confirmés chez des particuliers en lien probable avec un foyer déclaré en Belgique", affirme l'arrêté ministériel publié au Journal Officiel le 5 novembre dernier. "J’ai appris la nouvelle avec une certaine déception car cela me semble prématuré, tout comme l’élévation du niveau de risque, confie Serge Mora, éleveur-gaveur de canards. Nous sommes passés en niveau modéré à partir du 21 septembre pour un cas dans les Ardennes importé de Belgique. Cela veut dire que quand quelqu’un éternue à un millier de kilomètres d’ici, et on est obligé de se protéger d’un éventuel rhume."

"Aujourd’hui, nous sommes obligés de confiner les volailles alors qu’il n’y a aucun cas en France. En permanence, on est 'ceinture et bretelles' par rapport à ce risque de grippe aviaire", proteste-t-il. Pour autant, 3,5 millions de volailles, dont bon nombre de canards, ont dû être abattus l’an passé. "Sur la diffusion de ce virus sur 500 foyers, deux cas ont été contaminés par la faune sauvage, rappelle Serge Mora. Tout le reste est dû à la diffusion du fait de l’organisation de la production, avec plusieurs milliers voire dizaines de milliers d'animaux chez certains éleveurs."

Risque élevé de grippe aviaire : "autrefois, nous avions un fonctionnement autarcique"

"Ils sont ensuite diffusés chez un certain nombre de gaveurs par une multitude de camions. Tout cela fait que l’on diffuse énormément le virus dans toute la campagne, alors qu’autrefois, nous avions un fonctionnement autarcique, détaille le vice-président du Modef. Ce qui distingue le canard du poulet, c’est ce type de production. Le poulet arrive poussin et repart pour l’abattoir. L’organisation de la production de canards, aujourd’hui, fait que nous sommes confrontés à ce problème."

La production du foie gras pour les fêtes de fin d’année est-elle en danger ? "Pour les grandes entreprises, il y a du stock, estime le vice-président de la Confédération Syndicale Agricole des Exploitants Familiaux des Landes (Modef). Je pense qu’ils n’auront aucun problème à livrer les clients. Pour les petits producteurs qui fournissent les bouchers, les traiteurs, les petits découpeurs, là, c’est beaucoup plus problématique."

Serge Mora, vice-président de la Confédération Syndicale Agricole des Exploitants Familiaux des Landes (Modef), éleveur-gaveur de canards, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 8 novembre. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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