Comment s’est passée cette première journée de service pour les restaurateurs, qui viennent enfin de pouvoir rouvrir leurs portes en zone verte ?
Pas le meilleur jour pour rouvrir
"C’est dur, confie José Orsini, gérant du Bistrot du port à Nice. Je crois que j’ai attrapé le syndrôme de Stockholm. Pour moi, maintenant, la vraie vie, c’est de ne pas travailler ! Mais ce sont quand même des flèches là-haut, commente-t-il en toute franchise. « Ils nous ont fait fermer en trois heures, ils nous font rouvrir le lendemain d’un week-end férié. C’est compliqué d’avoir la marchandise : rien que cela aura été un gymkana !"
"Il aurait fallu réfléchir deux minutes avant de faire les choses, rouvrir mercredi ou vendredi dernier, estime en effet le gérant du Bistrot du port à Nice. Au bout de 70 jours de fermeture, je ne vais pas dire que ce n’était pas le bon jour pour rouvrir. Mais vendredi, nous n’aurions pas eu de problème de fournisseurs car il n’y avait pas de pont, et nous aurions bien travaillé. Là, en ouvrant mardi, il n’y a pas eu d’arrivage le lundi. Il a fallu faire des préachats sans savoir qui allait venir, car c’est mort d’un point de vue touristique pour l’instant. Et nous perdons aussi au moins 30% de la superficie."
95% des clients arrivent masqués
A-t-il eu un peu de monde pour cette journée de reprise ? "Grâce à notre travail depuis vingt ans, nous avons un très bon fond de clientèle locale, confie José Orsini. Nous avons fait un midi un peu mitigé, le port étant un peu excentré du centre-ville. En revanche, hier soir, nous avons bien travaillé. Nous n’avons pas fait un magnifique jour de mois de juin, mais une belle journée de reprise."
Comment étaient les clients ? "95% des clients qui sont arrivés avec un masque, puis ils l’enlèvent à table, le remettent pour aller aux toilettes. Nous avons des boîtes de masques si besoin. Nous proposons du gel sur la terrasse et à l’intérieur et les gens s’en servent. Tous les gens qui m’ont appelé pour réserver savent que la capacité et l’accueil ne sont plus les mêmes. Après, ils ont vu que les distances étaient respectées, nous avons fait des QR codes à télécharger pour les cartes. Mais il faut que les choses redeviennent comme avant. Il ne faut pas que cela dure, notamment la perte d’exploitation avec les tables distanciées."
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