Reportage d’Alexandre de Moussac pour Sud Radio
"Il fallait encore accélérer, en allégeant les protocoles"
Papier et crayon en main, les yeux rivés sur son écran, Xavier Denamur, propriétaire de brasseries parisiennes, sort un peu déçu des annonces d’Emmanuel Macron. "Il a dit qu'on rouvre les bistrots, mais on garde les mêmes protocoles ?, s'interroge-t-il. Bien sûr, c'est bien qu'on puisse rouvrir, reconnaît-il, mais je trouve qu'il fallait encore accélérer, en allégeant les protocoles".
"Le président de la République annonce l'ouverture des bistrots quasiment 12 heures après son allocution, mais il va nous falloir 4 ou 5 jours !, précise Xavier Denamur. Un bistrot, c'est toutes sortes d'entreprises qui sont des prestataires qui seront tout d'un coup pris d'assaut par tout le monde ! Ça va être un joyeux bordel pour la restauration !".
"On n'est pas un garde-chiourme !"
Le patron de restaurants se voit mal continuer à travailler sereinement tout en respectant les nouvelles mesures sanitaires. "Il y a un sens d'entrée, un sens de sortie, on met son masque quand on se lève, déplore-t-il. On n'est pas un garde-chiourme ! On reçoit des gens qui font la fête, qui viennent dans la convivialité, c'est compliqué pour nous de faire ça, c'est ingérable !", affirme-t-il.
Oscar, le serveur, voit lui la réouverture des salles d’un bon œil. Même s’il a l’impression que les mesures sanitaires cassent le contact avec les clients. Selon lui, "il y a une expression quand on parle aux gens, on essaie de mettre de l'ambiance, de faire en sorte que les gens se sentent à la maison en quelque sorte. Avec les masques, forcément, c'est plus compliqué", estime-t-il.
Côté client, Justine n’a qu’une hâte : retrouver l’ambiance des repas dans les brasseries qui lui manque tant. "Ce sont des bons moments à partager, confie-t-elle. Pouvoir échanger, discuter même avec des inconnus, voir des nouvelles têtes".
Au total, ce sont plus de 23.000 cafés et restaurants d’Île-de-France qui rouvrent leurs portes dès lundi 15 juin.
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