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Rabbin des bois : "J'ai eu le déclic après m'être fait recaler trois fois de Sciences Po"

Par Benjamin Jeanjean

Hacker et auteur du livre Lève-toi et code, Rabbin des bois était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mardi pour évoquer son activité numérique.

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"Être hacker, c’est un état d’esprit. C’est avant tout voir quelque chose de cassé, un système qui fonctionne mal par exemple, et ne pas pouvoir s’empêcher de faire quelque chose. On va soit exploiter ce dysfonctionnement, soit le réparer". Au micro de Sud Radio, celui qui se fait appeler Rabbin des bois et qui arrive masqué en studio expliquer longuement le cheminement qui l’a poussé à devenir hacker, un choix auquel il ne se destinait pas à l’origine.

"J’ai toujours essayé d’avoir une intégration sociale par l’excellence académique, essayer d’avoir le plus de diplômes possibles dans de bonnes écoles, ce qui est censé vous mener normalement à une intégration. En l’occurrence, ça ne s’est pas passé comme ça pour moi et c’est sur Internet que j’ai été accepté. D’un point de vue professionnel, je voulais plus m’orienter à la base vers la politique ou le business. J’ai été recalé de HEC et de Sciences-Po Paris, et j’ai été plus ou moins forcé d’en arriver à ce choix-là quand j’ai vu que c’était ma seule option d’intégration", raconte-t-il.

"Sciences Po a porté plainte et n’a pas forcément vu l’aspect bienveillant derrière"

"J’ai eu le déclic à partir du moment où je me suis fait recaler trois fois de Sciences Po Paris, l’école que j’essayais d’intégrer. Au moment où j’ai trouvé une faille sur leur site, j’ai vu une opportunité de pouvoir lier mes deux vies. Ça ne s’est pas passé comme prévu, Sciences Po a porté plainte et n’a pas forcément vu l’aspect bienveillant derrière l’aide que j’essayais de leur apporter", ajoute celui qui indique n’être parti de presque rien. "J'avais quelques notions de codage, en apprenant de manière autodidacte tout seul devant l’écran. J’ai aussi eu beaucoup de chance en rencontrant et en m’entourant de bonnes personnes pour pouvoir avoir l’aventure numérique la plus complète", reconnaît-il.

Plus qu’un métier, être un hacker implique avant tout d’avoir une conscience numérique selon lui. "Réaliser que sur Internet il y a des opportunités, des responsabilités mais aussi des risques à partir du moment où quelque chose est connecté", souligne-t-il. "On est dans un climat de cyber-guerre mondiale : tous les gouvernements, tous les groupes sont sur le cyber-terrain à récolter des informations et à accumuler de la data. (…) Aucun système ne peut avoir une protection infinie et illimitée. Chaque ligne de code codée par l’être humain est vouée à être démantelée, analysée, étudiée, ce qui alimente une guerre sans fin. Le système bancaire actuel notamment alimente une grande partie de la cybercriminalité", ajoute-t-il.

"Aujourd’hui, je vends des services sur les réseaux sociaux"

Quant au caractère illicite de nombreuses activités des hackers, Rabbin des bois assure ne plus y être lié. "J’ai arrêté toute activité illégale, sinon je ne serai pas ici ! J’ai été contacté par des entreprises privées mais je voulais vraiment travailler pour le peuple et essayer de transmettre le message de la conscience numérique pour que les gens réalisent à quel point c’est important en 2018. (…) Je vends des services sur les réseaux sociaux. Pour les personnalités publiques ou les entreprises, c’est très intéressant de développer sa visibilité. Donc je vends des followers, des likes, des vues, sur tous les réseaux sociaux. Ce n’est pas illégal, sinon je ne l’aurais pas fait, mais ça va à l’inverse des conditions d’utilisation des réseaux sociaux", déclare-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Rabbin des bois dans le Grand Matin Sud Radio

 

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