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Pr Gilbert Deray : "En bonne santé ou malade, on peut changer son destin médical"

Par Mathieu D'Hondt

Le professeur Gilbert Deray (Néphrologue à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et auteur de "Choisissez votre destin génétique") était ce mercredi l'invité de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio.

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Peut-on échapper à son destin génétique ? N'a-t-on pas coutume, par exemple, de dire que les cancers sont héréditaires ? Doit-on accepter, non sans un certain fatalisme, que certaines personnes seront, tôt ou tard, confrontées aux maladies en raison de leur héritage génétique ? Selon le professeur Gilbert Deray, il faut garder à l'esprit que n'importe qui peut se prémunir du patrimoine légué par ses gênes, quand bien même celui-ci présenterait des risques sur le plan médical.

"Nos gènes sont comme des logiciels, on décide d'activer ou désactiver les mauvais"

Invité ce mercredi du Grand Matin Sud Radio, ce néphrologue de l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière a ainsi tordu le cou aux clichés en expliquant comment, scientifiquement, tout un chacun pouvait s'affranchir de ses tares génétiques en adoptant les bons comportements. "Que l'on soit en bonne santé ou malade, on peut changer son destin médical. On a été élevés pendant 50 ans avec l'idée que l'on héritait d'un code génétique immuable et que la rencontre majestueuse du spermatozoïde de notre papa avec l'ovule de notre maman allait faire notre destin complet. Il est vrai que notre taille, notre poids, la couleur de nos yeux et de nos cheveux sont déterminés mais le reste de ce qui est inscrit sur le code génétique - cancers ou infarctus par exemple - peut être évité. Ce qui compte en réalité, ce n'est pas ce qui est inscrit mais ce que nous allons activer ou désactiver", a-t-il d'abord expliqué. 

"Nos gènes, notre code génétique, ce sont comme des logiciels sur un ordinateur. Nous décidons et nous avons le contrôle : nous décidons d'activer ou de désactiver le mauvais gène, ou le bon, par notre comportement", a-t-il encore insisté.

"La Nash (maladie du foie gras) touche et va tuer des millions de personnes"

Et l'intéressé de cibler les comportements à risque en matière de consommation, à commencer par la cigarette. "Le tabac est officiellement le seul produit toxique autorisé, qui rapporte des milliards et des milliards à plusieurs États dans le monde. On sait qu'il a tué 100 millions de personnes au 20e siècle et qu'il en tuera 1 milliard au 21e. C'est le fléau le plus dramatique de l'humanité (...) Le combat contre ce fléau ne passe pas par l'interdiction, il passe par l'éducation, l'information et aussi par le message suivant : 'contrairement à ce que nos jeunes croient, fumer n'est pas une liberté'. Au contraire, fumer revient à s'enfermer dans une dépendance totale pour des sociétés qui vont gagner des milliards et qui n'en ont absolument rien à faire de notre santé", a-t-il déploré.

"Nous sommes tous des grands singes chasseurs-cueilleurs, notre code génétique n'a pas évolué depuis 10 000 ans. Il ne peut pas comprendre la révolution agricole d'il y a 10 000 ans, ni la révolution industrielle d'il y a 200 ans. Donc ce que nous mangeons lui est complètement étranger et en particulier, tous ces produits industriels ultra-transformés. Nous mangeons extrêmement mal", a-t-il par ailleurs ajouté, citant l'exemple de la maladie, encore méconnue, de la Nash (pour "Non Alcoolic Steato Hepatitis" que l'on traduit par la "maladie du foie gras" ou "du soda" en français). "Le foie est l'un des réceptacles principaux de l'alimentation et la Nash est une épidémie qui touche et va tuer des millions de personnes. Or, elle n'est liée qu'à un mauvais comportement. Il aurait suffi par exemple que toutes les personnes qui ont développé une Nash soient mises auparavant au régime méditerranéen et nous aurions évité 9 cas sur 10, en mangeant simplement sainement", a-t-il ainsi précisé, évoquant le modèle du régime crétois qui préconise, entre autres recommandations, "5 fruits et légumes par jour".

>> Retrouvez l'intégralité de l'interview, disponible en podcast

 

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