La garde à vue de deux membres d'équipage d'un navire appartenant à la flotte fantôme russe, le "Boracay", arraisonné au large des côtes françaises, a été prolongée, a annoncé jeudi le procureur de la République de Brest.
Débutées mardi, "les deux mesures de garde à vue en cours, concernant les personnes se présentant comme le commandant du navire et son second, ont fait l'objet d'une décision de prolongation hier" mercredi, a indiqué à l'AFP Stéphane Kellenberger.
Baptisé "Pushpa" ou "Boracay", le navire de 244 mètres de long, battant actuellement pavillon du Bénin, est sous sanctions européennes pour son appartenance à la flotte utilisée par Moscou afin de contourner les sanctions occidentales contre ses ventes de pétrole.
Les militaires français qui ont arraisonné le pétrolier étaient "toujours à bord" jeudi matin, selon une source militaire.
Le parquet de Brest a ouvert une enquête pour "défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon" et "refus d'obtempérer" du pétrolier, des "délits maritimes" signalés lundi par le préfet maritime de l'Atlantique.

Des soldats français à bord d'un pétrolier de la flotte fantôme russe, au large de Saint-Nazaire; le 1er octobre 2025
Damien MEYER - AFP
L'enquête ne porte pas directement à ce stade sur les soupçons pesant sur le navire qui, selon le site spécialisé The Maritime Executive, a pu servir de "plateforme de lancement" ou comme "leurre" dans les récents survols de drones qui ont perturbé le trafic aérien danois.
Selon une analyse AFP des données du site maritime spécialisé VesselFinder, le pétrolier a en effet navigué au large des côtes danoises entre le 22 et le 25 septembre, lorsque le pays enregistrait les survols.
Outre l'Union européenne, le navire est sous sanctions du Canada, de la Suisse, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni.
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