Lundi 14 septembre, jour de libération vestimentaire pour les lycéennes ? Beaucoup de jeunes filles annoncent leur volonté de se rendre au lycée dans la tenue de leur choix ce lundi. L’argument : "nos tenues ne sont pas le problème ; le problème, c’est le harcèlement et les viols." Un appel à s’habiller de manière "indécente" et "osée" a été lancé, notamment via Instagram.
Dénoncer les violences sexistes et sexuelles
Cet appel a été relayé des milliers de fois, et est soutenu tant par le collectif Nous Toutes que par la chanteuse Angèle. Pauline Baron, coordinatrice du collectif féministe Nous Toutes, qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles, soutient ce mouvement apparu ce week-end sur les réseaux sociaux. "Il est apparu avec des hashtags comme #payetonbahut. Les lycéennes et les collégiennes dénoncent le sexisme, les violences sexuelles qu’elles peuvent subir au sein des établissements scolaires en France."
Quel est le but de ce mouvement ? De faire évoluer les règlements des établissements et rendre les garçons plus responsables ? "À terme, oui, je pense. Mais aussi déconstruire les idées reçues que l’on peut encore véhiculer sur les femmes, sur les violences sexuelles et sexistes. La façon dont s’habille une femme peut expliquer un viol, par exemple. Non, on ne cesse de le répéter."
Les seuls responsables sont les auteurs
"La seule personne responsable dans les agressions sexistes et sexuelles, ce sont les auteurs, rappelle Pauline Baron. On a aujourd’hui des jeunes très investies, déterminées à faire changer ces stéréotypes et à faire évoluer le regard de la société." Doit-il pour autant y avoir une limite dans les tenues à l’école, au lycée et au collège, comme quand on va au travail ? "Aujourd’hui, l’idée est de faire un gros coup pour choquer et impulser un changement de regard sur les tenues que portent les femmes. Je pense que les filles savent elles-mêmes juger ce qu’elles ont envie de mettre."
Le rôle des parents est-il important ? "Oui, mais on doit aussi expliquer qu’une jeune fille ne doit pas rester devant son armoire dix minutes à ne pas mettre une jupe pour ne pas se faire traiter de salope. Et il faut agir auprès des garçons, rappeler qu’une fille qui porte une jupe n’est pas une salope, et n’est pas accessible pour un viol." En parallèle, on a vu apparaître le mouvement #gardetonvoile. "C’est plus compliqué, étant donné qu’une loi interdit le port du voile au sein des établissements scolaires. Une jeune fille voilée qui reçoit des propos sexistes sera toujours une victime ; et sera défendu par Nous toutes."
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Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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