Reportage Sud Radio de Christine Bouillot
Lucas a 18 ans. Il sort du métro: contrôle d'identité, du port du masque, mais surtout de stupéfiants: "le chien va vous sentir", prévient l'agent, tandis que le jeune homme, collaboratif, propose de lever sa veste. Une semaine après une nouvelle fusillade mortelle à Toulouse, cinq opérations de contrôle avaient lieu ce mardi sur la voie publique à l'initiative du préfet. Objectif avoué: toucher tous les consommateurs, maillons de ces trafics, explique le colonel Laurent Gérin, commandant en second de la région gendarmerie d'Occitanie:
"[Le consommateur] ne s'en rend peut-être pas compte, mais il est l'un des maillons, le dernier maillon d'une organisation criminelle tentaculaire. Il n'y a pas de joint à fumer qui soit simplement ludique, ça n'existe pas !" - Colonel Laurent Gérin, gendarmerie d'Occitanie
Opération coup de poing aussi pour dire à la population que, face aux trafiquants, il faut être patient, prévient Alix-Marie Cabot-Chaumeton, procureure de la République adjoint: "ce sont des enquêtes de fond, donc la population doit être patiente en quelque-sorte, c'est un peu ce qu'on lui demande. Je comprends que c'est beaucoup demander quand on vit au quotidien dans ces quartiers, mais on ne peut pas faire des enquêtes rapides sur ce type de réseau. Pour démanteler un réseau, il faut du temps."
"Toucher au portefeuille"
"Je peux comprendre la frustration de la population, c'est chronophage de démanteler un réseau, ça ne se voit pas. Mais lorsque les affaires arrivent au tribunal correctionnel, nous avons des peines à la hauteur: on peut atteindre des peines de prison extrêmement lourdes. Nous avons aussi une politique très volontariste de saisie des avoirs criminels, car toucher au portefeuille est le plus important... Presque plus important que le placement en détention !" - Alix-Marie Cabot-Chaumeton, procureur de la République adjoint