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"On était les pestiférés" : Jean Turco, vétéran français de 106 ans, témoigne

Par Jean Baptiste Giraud

C’est le 80e anniversaire du débarquement. Jean Turco, était prisonnier en Allemagne au moment du Débarquement.

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En 1938, Jean Turco effectuait son service militaire, à l'époque d'une durée de deux ans, et s’est retrouvé sur le front. Il a dû déposer les armes suite à la signature du Maréchal Pétain. Face à l’Allemagne, la France n’était alors ni assez armée, ni assez modernisée.

Jean Turco, vétéran de 106 ans

Retenu prisonnier, il tentera de s’évader deux fois. Il doit attendre juin 1944 pour retrouver sa liberté. Pour la première fois, la France va lui rendre hommage. En effet, jusque-là, la France préférait rendre hommage aux résistants plutôt qu’aux soldats. Pourtant, 70 000 d’entre eux sont morts avant l’armistice.

Les soldats Français ont-ils été victimes d’une forme de mépris durant toutes ces années ? « J’en suis persuadé, estime Jean Turco, vétéran de la campagne de France en 1940, ancien député, âgé de 106 ans. On a parlé des résistants, des gens qui ont rejoint de Gaulle. Maintenant, quelques jeunes historiens commencent à parler de l’armée française".

Informés par les Alsaciens

"Nous, les soldats, on était les pestiférés. Ceux qui avaient fait perdre la France. Nous avions tous les défauts. Il y a quand même eu 70 000 morts, ce qui prouve qu’ils se sont battus. Quand vous avez une épée en bois et l’adversaire un sabre en acier, c’est très difficile. On nous a envoyés dans les Vosges, recevant l’ordre de déposer les armes à Saint-Dié. À ce moment-là, les Allemands nous disent : vous ne rentrez pas chez vous. Par l’accord d’armistice, le Maréchal Pétain vous a donné comme prisonniers de guerre".

Les prisonniers avaient-ils des informations ? "Les médecins et pharmaciens alsaciens avaient été mobilisés par l’armée allemande, c’était les « malgré nous ». En catimini, nous étions tenus au courant par eux. Quand nous étions prisonniers, nous avons fini par savoir qu’il y avait le Débarquement en 1944. Cela a été l’explosion de joie de tous les prisonniers en Allemagne."

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