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Nogent sous le choc au lendemain du meurtre de Mélanie, surveillante au collège

Des roses blanches sur les grilles du collège: au lendemain du meurtre de Mélanie, une surveillante tuée à coups de couteau par un élève de 14 ans lors d'un contrôle de sacs à Nogent (Haute-Marne), les hommages se multiplient et l'incompréhension règne.

FRANCOIS NASCIMBENI - AFP

Des roses blanches sur les grilles du collège: au lendemain du meurtre de Mélanie, une surveillante tuée à coups de couteau par un élève de 14 ans lors d'un contrôle de sacs à Nogent (Haute-Marne), les hommages se multiplient et l'incompréhension règne.

La ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a annoncé une minute de silence dans tous les établissements scolaires jeudi midi en hommage à l'assistante d'éducation de 31 ans, ancienne coiffeuse qui s'était reconvertie et travaillait au collège depuis septembre. Le Sénat lui a également rendu hommage mercredi en début de séance.

La garde à vue du suspect, un collégien de 14 ans, a été prolongée de 24 heures, jusqu'à jeudi matin, a appris mercredi l'AFP auprès de la gendarmerie.

Sur les réseaux sociaux, les proches de la victime la décrivent comme "solaire", "douce et gentille". Maman d'un petit garçon de quatre ans, elle était conseillère municipale dans son village de Sarcey, voisin de Nogent.

Devant le collège Françoise-Dolto, où les cours sont suspendus jusqu'à jeudi matin, des familles, passants ou proches, viennent déposer des roses blanches, des bouquets et parfois un message sous l'oeil des journalistes et de gendarmes toujours déployés sur les lieux.

"On est stupéfaits", souligne Laurence Raclot, qui a côtoyé Mélanie dans le salon de coiffure: "C'était une personne tellement gentille". "Dans une petite ville tranquille, jamais on n'aurait pensé ça."

Des élèves et leurs parents entrent et sortent de l'établissement où une cellule psychologique restera activée au moins jusqu'à la fin de la semaine, selon le rectorat.

"C'est vraiment toute la communauté éducative qui est sous le choc et la nation toute entière", a déclaré la ministre de l'Éducation Élisabeth Borne sur France Inter mercredi matin.

Peu d'informations ont filtré sur le mobile du suspect, un collégien "dont les deux parents travaillent, qui ne présente pas de difficultés particulières", avait indiqué Mme Borne mardi devant le collège. Il a été interpellé par les gendarmes présents sur place pour le contrôle de sacs, immédiatement après les faits.

L'adolescent, scolarisé en troisième, a fait l'objet de deux exclusions "en début d'année scolaire", soit à l'automne 2024, suite à "des perturbations", a indiqué le rectorat sans plus de précision.

"Il était insolent. Quand les profs le viraient, il s'en foutait, il s'en foutait de tout", témoigne auprès de l'AFP un autre collégien, Benjamin, qui partageait avec lui ses cours d'espagnol "Il était dissipé et démarrait au quart de tour."

- Marche blanche vendredi -

La famille de la victime a annoncé sur les réseaux sociaux une marche blanche vendredi à 18H00 au départ du collège de Nogent. Le syndicat FSU a également prévu un rassemblement silencieux mercredi à 17H30, place de la mairie à Chaumont.

Une élève dépose une fleur sur les grilles du collège Françoise-Dolto à Nogent, en Haute-Marne, le 11 juin 2025

Une élève dépose une fleur sur les grilles du collège Françoise-Dolto à Nogent, en Haute-Marne, le 11 juin 2025

FRANCOIS NASCIMBENI - AFP

Le procureur de la République de Chaumont a prévu une conférence de presse à 17H00.

Au-delà de la sécurité, "le fait que ce jeune de 14 ans tue de sang-froid cette jeune femme devant les gendarmes, (...) ça renvoie à d'autres sujets de santé mentale", a souligné mercredi Mme Borne.

Elle a assuré que le gouvernement était "mobilisé pour détecter les signes de détresse psychologique ou de fragilité psychologique chez les jeunes". Il s'agit par ailleurs de "protéger nos jeunes de la surexposition aux écrans, de la banalisation de la violence", a-t-elle ajouté.

Le président de la République Emmanuel Macron, qui a évoqué "un déferlement de violence insensé", s'est engagé mardi soir sur France 2 à "interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans" en France si une telle mesure n'est pas appliquée à l'échelle de l'Union européenne.

La police devant le collège Françoise-Dolto à Nogent, en Haute-Marne, le 10 juin 2025

La police devant le collège Françoise-Dolto à Nogent, en Haute-Marne, le 10 juin 2025

Jean-Christophe VERHAEGEN - AFP

Le Premier ministre François Bayrou a de son côté assuré sur TF1 que le gouvernement allait interdire "tout de suite" la vente aux mineurs de "tout couteau qui peut constituer une arme". Cette interdiction sera mise en oeuvre par un arrêté "pris dans les 15 jours", a précisé mercredi Matignon.

Mais "ça n'empêchera pas un drame comme hier", a relativisé M. Bayrou devant le Sénat mercredi, évoquant également "un énorme travail à construire sur la protection de la santé mentale des jeunes".

Il avait également prôné l"expérimentation" de portiques de sécurité à l'entrée des établissements scolaires. Il faut "qu'on agisse ensemble avec les collectivités pour assurer au maximum la sécurité dans les enceintes scolaires, que ça reste des sanctuaires" sans en "faire des bunkers", a affirmé Elisabeth Borne.

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Par Loïc VENNIN, avec le bureau de Lille / Nogent (France) (AFP) / © 2025 AFP

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