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Comment limiter l’influence des réseaux sociaux chez les plus jeunes ?

Par Antonin Durand

L'annonce d'Emmanuel Macron visant à interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans a relancé le débat sur leur impact. Si cette proposition peut sembler ambitieuse, elle soulève des questions techniques, éthiques et éducatives. Quels sont les véritables leviers pour protéger les jeunes sans tomber dans des mesures inefficaces ?

Depuis 2023, une loi française interdit l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 13 ans, avec une autorisation parentale nécessaire jusqu’à 15 ans. Cependant, les moyens de vérification restent flous. Les réseaux sociaux se contentent souvent d’un contrôle d’âge déclaratif, facilement contourné. Le Président suggère d’utiliser des outils comme la reconnaissance faciale, mais cette solution soulève des inquiétudes sur la vie privée et l’efficacité. En Australie, une limite fixée à 16 ans a été largement contournée grâce à des VPN. L’enjeu est donc aussi technologique qu’humain.

Un impact massif sur les jeunes

Les réseaux sociaux jouent un rôle croissant dans la vie des adolescents. Selon des études européennes, 13 % des enfants de 13 ans sont confrontés à des usages problématiques, tandis que les 10–16 ans passent en moyenne cinq heures par jour sur les écrans. Ce temps d’exposition est préoccupant, mais c’est surtout la mécanique des algorithmes qui inquiète. Ces derniers favorisent les contenus violents ou polarisants et peuvent avoir des effets dévastateurs sur la santé mentale, tout en modifiant la perception du monde et des interactions sociales.

Parents ou plateformes, a qui la faute ? 

L’enjeu dépasse largement la question de l’âge. Focaliser sur une limite à 15 ans pourrait donner une fausse impression de sécurité. Les parents jouent un rôle clé dans cet équilibre. Fait surprenant : aux États-Unis, les adultes passent en moyenne 7h15 par jour devant les écrans, souvent plus que leurs propres enfants. Cette réalité montre que l’exemplarité des parents est cruciale. Les adolescents ne critiquent pas seulement leur propre usage, mais aussi celui de leurs aînés.

Les plateformes ont également une part de responsabilité. Rendre leurs algorithmes plus transparents et limiter la portée des contenus toxiques pourrait significativement réduire les risques. Mais pour cela, une régulation plus stricte est indispensable.

Les solutions pour un usage plus sain

Pour limiter l’influence des réseaux sociaux, plusieurs solutions peuvent être envisagées. L’éducation aux médias, dès le plus jeune âge, est un pilier essentiel. Il s’agit de donner aux enfants les outils pour développer un esprit critique face aux contenus en ligne. Les plateformes doivent être davantage responsabilisées, notamment en limitant la valorisation des contenus polarisants.

Enfin, instaurer des routines d’écran adaptées permet de mieux encadrer l’usage. Cela passe par des périodes de déconnexion, une répartition équilibrée des temps en ligne et des discussions ouvertes au sein des familles.

L’interdiction seule ne suffit pas. Elle doit être accompagnée de mesures éducatives, d’une transparence accrue des réseaux sociaux et d’une implication familiale. Le véritable défi n’est pas seulement de restreindre, mais d’enseigner un usage conscient et sain des outils numériques, pour les jeunes comme pour les adultes. C’est un défi collectif, mais essentiel pour mieux vivre dans un monde hyperconnecté.

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