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Les festivals de musique de l'été menacés par le désengagement financier de l'État ?

Par Benjamin Jeanjean

Éléments incontournables des vacanciers estivaux amateurs de musique, les festivals de musique sont-ils menacés de disparition à terme ? Une circulaire du ministère de l’Intérieur n’est en tout cas pas pour rassurer les organisateurs...

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Les Francofolies, les Vieilles Charrues, les Eurockéennes, Solidays, Rock en Seine, Musilac… Nombreux sont les festivals de musique à rythmer l’été des Français et touristes étrangers amateurs de musique. Des manifestations qui demandent cela dit une organisation minutieuse et des financements qui posent aujourd’hui problème. En effet, une circulaire émise par le ministère de l'Intérieur impose désormais aux organisateurs d’assumer l'intégralité des frais liés à la sécurité, soit une hausse d’environ 800% pour les associations qui gèrent ces événements culturels.

Pour Cédric Perrin, sénateur (LR) du Territoire-de-Belfort et membre du conseil d'administration des Eurockéennes de Belfort, festival qui attend plus de 130 000 festivaliers à partir d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche, le risque de disparition est réel. "L’État requalifie les festivals en disant qu’ils sont à but lucratif. On ne veut donc plus nous appliquer de bouclier tarifaire en termes de sécurité du site. Le risque encore plus important, c’est qu’une requalification par les services fiscaux et les services de l’État, qui reconnaissaient jusqu’à présent le caractère non-lucratif du festival, ne permettrait plus à l’association de bénéficier de mécénat. Comment voudriez-vous que nous arrivions à compenser une perte de l’ordre d’1,5 millions d’euros, voire plus, avec des frais de sécurité qui exploseraient de 800% ? Nous sommes donc extrêmement inquiets. Tous les festivals de France et de Navarre, et bien d’autres manifestations de plus petite envergure, sportives ou culturelles, sont menacés", s’émeut-il auprès de Sud Radio.

"Les coûts vont exploser"

Pour le sénateur franc-comtois, cette nouvelle donne pourrait bien se répercuter sur les prix des billets. "Si on doit laisser demain le monopole de la culture à quelques grosses superstructures ou fonds de pension, les coûts vont exploser et bon nombre de festivaliers, notamment les jeunes, qui pouvaient se payer quatre jours aux Eurockéennes pour 150 euros, devront aller dans des festivals où l’on paye trois jours pour 300 euros...", s’inquiète-t-il.

Selon lui, c'est clairement à l'État d'assurer la sécurité des festivals et non pas aux associations. "La grande question est de savoir ce que le gouvernement veut faire en matière de vie sociale, vie culturelle, vie sportive dans ce pays. Je considère que le pouvoir régalien appartient à l’État, et que ce dernier doit l’exercer. Il ne peut pas sans arrêter se défausser sur des sociétés privées et, dans un cas comme celui-ci, vouloir faire payer un prix absolument exorbitant", martèle-t-il.

Propos recueillis par Élodie Rabelle

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