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Les commerçants asphyxiés : "Si je ferme, je n'aurai que mes yeux pour pleurer"

Par La Rédaction

"Baisser le pantalon pour ne pas baisser le rideau". À Outreau, dans le Nord, un couple de commerçants s’affiche nu sur la devanture de son café-tabac, pour dénoncer les charges et les taxes trop importantes, un sentiment partagé partout en France. Les petits commerçants ne s’en sortent plus : la moitié des 36.000 communes de France n’a plus aucune boutique. Entre la CFE (ex-taxe professionnelle), la taxe municipale sur les enseignes, les charges sociales sur le personnel et la sécurité sociale des travailleurs indépendants, trop, c’est trop. Déjà très éprouvés par la mobilisation des Gilets Jaunes, les commerçants tirent la langue. Clément Bargain de Sud Radio est allé à leur rencontre.

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"Plus tu travailles, plus tu paies, et plus tu paies, moins t'arrives à t'en sortir"

Linda tient une boutique de prêt-à-porter depuis plus de quinze ans mais aujourd’hui, c’est terminé : "Je vends et je m'en vais, je ne peux plus tenir !". Asphyxiée par les charges et les taxes, elle ne s’en sort plus : "Je paie un loyer, le balayage, les poubelles, les boîtes aux lettres, les impôts, l'URSSAF, des taxes qu'on ne connaît même pas : j'en ai pour 11.000 euros par mois, pour pouvoir travailler sans me payer".

Même son de cloche chez Philippe. Ce buraliste travaille plus de 70 heures par semaine pour se dégager un salaire de 1.000 euros par mois. Pourtant, son affaire fonctionne bien : "Je suis constamment à découvert. On paie de la TVA, des taxes sur le bénéfice. Plus tu travailles, plus tu paies, et plus tu paies, moins t'arrives à t'en sortir. J'ai plus de 10.000 euros de donnés par mois, il faut en vendre, des cigarettes !".

"Si je ferme, je n'aurai même pas droit au chômage"

À ces charges fixes s’ajoutent les dépense pour la mise aux normes des magasins. Linda doit créer un accès pour les personnes handicapées : "Ça coûte une fortune et ça ne sert à rien ! Parce qu'un handicapé ne peut pas rentrer, tellement le trottoir est petit. Mais les contrôleurs ne calculent pas ça, ils vont mettre une amende".

Les commerçants ont le sentiment d’avoir le couteau sous la gorge : "Si je ferme, je n'aurai même pas droit au chômage, je n'aurai rien et je n'ai pas de trésorerie de côté. Je n'aurai que mes yeux pour pleurer...".

En France, toutes les heures, six entreprises de proximité disparaissent. 

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