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L'Élysée devrait finalement renoncer à commémorer Mai 68

Alors que la commémoration du cinquantième anniversaire était envisagée au plus haut niveau de l'État, le président de la République a visiblement changé d'avis.

 

L’Élysée explique que Macron n’a jamais officiellement annoncé vouloir le commémorer, pas plus qu’il ne renonce à le faire. Wauquiez était monté sur ses grands chevaux, en avait fait un sujet polémique, donc il faut surtout éviter de donner l’impression de se plier à ses oukases.

Il faut noter la façon dont l’Elysée présentait son projet : ‘Notre réflexion s’articule sur la mémoire contemporaine et les éléments qui, à ce titre, marquent’.

Il s’agissait même de donner une dimension internationale à l’événement, parce que 1968 est une année qui a marqué l’ensemble du monde occidental.

Une commémoration n’est pas une réflexion, ce n’est pas un travail d’historien. C’est le rappel d’un événement dont on considère qu’il doit être réactualisé parce que ce qu’il porte nous construit. Il ne s’agit pas de dire que Mai 68 ne serait qu’un événement aux conséquences déplorables, dont on devrait tirer une critique univoque. Contrairement à ce que prétendent certains, Mai 68, pas plus qu’aucun autre événement historique, n’est un bloc qu’il faudrait accepter ou refuser totalement. De ce point de vue, Wauquiez est totalement dans l’instrumentalisation politique.

Mais puisque trier les causes, les conséquences, les influences, les apporter, est un travail complexe, on se demande bien l’intérêt d’une commémoration officielle, sinon faire plaisir à quelques nostalgiques, plutôt situés à gauche, pour leur faire oublier qu’on fait une politique de droite.

On aurait aimé un peu plus d’empressement à rappeler ce que fut le Chemin des Dames dont c’était le centenaire cette année et ce que cet événement nous raconte de l’humanité, du sacrifice, des nations. Ça a été totalement oublié.

En revanche, Mai 68, qu’est-ce qu’on en garde ? La libération des mœurs ? À notre époque, on n’arrête pas de la célébrer, on s’en réjouit d’ailleurs.

En revanche, la révolte de la génération du baby boom contre l’austérité de ses pères, le triomphe du Maoisme le plus aveugle, le faux combat de Trotskistes qui sont, depuis, devenus les plus zélés capitalistes, on se demande bien ce qu’il y aurait à célébrer là-dedans.

Écoutez l'édito de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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