Revenons sur les pistes données par Emmanuel Macron lui-même hier, via les réseaux sociaux, sur ce que sera le nouveau gouvernement dont on devrait connaître la constitution aujourd’hui.
Nous avons changé d’ère politique. C’est désormais le président de la République lui-même, via Twitter qui, pendant le suspense, nous donne des petits signaux à décrypter. Du jamais-vu… Il a effectivement posté hier soir plusieurs messages dans lesquels il a parlé d’un « nouveau chemin qui doit-être dessiné » par un gouvernement de « mission et de rassemblement ».
Mais qu’est-ce que ça veut dire, “un nouveau chemin” ?
D’abord, en parlant aussi de reconstruction du pays - de notre économie notamment -, le président parle de lui-même. Emmanuel Macron aimerait bien profiter du fait que les Français attendent un virage après le confinement, autre chose, pour les convaincre qu’il est un autre président !
La nouvelle organisation gouvernementale déterminée hier et les nouvelles têtes qu’on devrait connaître ce matin, doivent notamment venir appuyer cette idée qu’il a changé.
Nouvelle organisation, nouvelles têtes, que sait-on vraiment ?
Rien ! Ou plutôt, pas grand chose… C’est un des remaniements, dans l’histoire récente, dont le secret est le mieux gardé. Même les ministres - y compris ceux qui vont rester - en savent très peu. J’en ai eu un, hier soir en préparant cet édito, qui m’a avoué que « personne ne sait rien, pas même, nous ! ».
Le cercle de “ceux qui savent” s’est considérablement resserré : il ya le président et son nouveau Premier ministre, leurs directeurs de cabinet respectifs et les hauts fonctionnaires de la « Haute autorité pour la transparence de la vie publique », autrement dit ceux qui passent au crible les CV des futurs ministres, et qui sont soumis au secret le plus absolu.
Des pistes tout de même ?
Les annonces devraient se faire en deux temps. On devrait connaître ce matin les titulaires d’une vingtaine des gros ministères et un peu plus tard, les noms des futurs secrétaires d’État.
À la lumière des tweets publiés par le président hier soir, notons que cinq secteurs vont être renforcés car il les a cités comme stratégiques :
- Bercy, le ministère de l’Économie : premier rempart, première des crises (parions sur un maintien de Bruno Le Maire).
- Beauvau, l’Intérieur : pour Macron et pour Castex, le malaise du maintien de l’ordre et dans la police est la deuxième urgence (là, sans doute, Christophe Castaner devrait céder sa place).
- la rue de Grenelle, le ministère du Travail et des affaires sociales : essentiel puisque le président de la République veut quand même faire sa réforme des retraites (Muriel Pénicaud devrait s’en aller).
Voilà 3 ministères, il en manque 2 ?
Le président a parlé de la culture. Il sait que les artistes souffrent énormément, qu’ils se sentent oubliés, délaissés par leur ministre sortant.Enfin, bien sûr, qui ira à l’Écologie ? C’est « la » question la plus délicate pour Emmanuel Macron. Depuis le départ de Nicolas Hulot, la Macronie peine à trouver une tête crédible. Nous verrons là, avec son choix, s’il y a ou non, un Macron nouveau !