La décision de L'Oréal de retirer les mots “blanc/blanchissant, clair/éclaircissant” de tous les emballages des produits cosmétiques a suscité un tollé.
J’ai d’abord cru à une blague. Mais le sujet fut traité sans la moindre ironie par les médias et notamment par Laurent Delahousse : “une décision forte”, disaient-ils, symbolique contre le racisme. L’Oréal n’est pas le premier à montrer patte blanche (puis-je encore le dire ?). Mais contrairement à d’autres qui ont décidé de supprimer les produits éclaircissants, le grand groupe français se contente de les renommer.
On a là la définition du “politiquement correct”. On interdit les mots en espérant que ça va faire disparaître la chose. Si on ne dit plus « sale juif », il n’y aura plus d’antisémitisme ? Vous pouvez traiter les électeurs du Rassemblement National de vermine et les hommes de porcs, ça ne compte pas.
Cette pieuse entreprise ayant échoué à changer le réel réclame qu’on le travestisse.
Mais pourquoi les entreprises font-elles ça ?
Parce qu’elles sont terrorisées par la menace de campagnes de dénigrement massif sur les réseaux sociaux. De petites bandes bien organisées peuvent faire perdre des milliards à une marque.
Pourquoi s’arrêter aux crèmes ? C’est le langage entier qu’il faut expurger et purifier, puisque la noirceur est symboliquement associée au mal - pas à cause des Noirs mais de la nuit. Exit Johnny et son « Noir, c’est noir ». Il faut aussi débaptiser les blanchisseries et changer le drapeau français qui, pour être inclusif, sera bleu-gris-rouge.
Il est vrai qu’on vend aux femmes l’idée qu’une belle peau est une peau claire. Mais…
En effet, les Asiatiques consomment des crèmes éclaircissantes, pas pour avoir l’air de blancs, mais pour ne pas avoir l’air de “paysans”. Des millions d’Européennes se crament pour brunir. Certes, il y aussi des femmes noires qui s'abîment la peau avec des produits contrefaits, influencées par les stéréotypes majoritaires. Mais vouloir les changer autoritairement, c’est entrer dans un univers orwellien. À ce compte-là, il faut interdire tous les produits amaigrissants.
Faut-il comme le suggère Philippe de Villiers, boycotter L’Oréal ?
Je ne suis pas une fan du boycott. Mais des multinationales se couchent devant le chantage de minorités radicalisées et prennent des décisions qui ont des conséquences politiques. Donc, les majorités silencieuses doivent défendre leur droit de parler et de penser librement.
En attendant la meilleure arme est le rire. Blanche Gardin a dit qu’elle s’appellerait désormais Monique Gardin. Elle ferait mieux de passer direct à Hapsatou.