Au Pays Bas, la mention du sexe va bientôt disparaître des cartes d’identité.
“Il n’y a plus l’homme et la femme”, disait Saint-Paul. Prémonitoire puisqu’à partir de 2024 - ou 2025 -, ce sera chose faite sur les papiers d’identité aux Pays-Bas. Selon la ministre de l'Émancipation, cette suppression permettra à chacun de « façonner sa propre identité » et de « la vivre en toute liberté et sécurité ». Traduction : il faut arrêter d’enfermer les gens dans les catégories réductrices que sont l’homme ou la femme. Peu importe que ce soit la première distinction opérée par le cerveau en présence d’un humain - “il” ou “elle”, le réel offense les LGBTQI (etc). Il faut donc changer le réel.
Et ce ne sont pas que des petites minorités.
Ce sont même des minorités méchantes et très actives. Au début, cela vient d’une grosse blague. Souvenez-vous en 2018 de cet invité qui avait lancé à un Daniel Schneidermann interloqué : “Qu’est-ce qui vous permet de dire que je suis un homme ?”. Cela avait fait marrer toute la France. Puis c’est devenu un sujet de discussion sérieuse. De nombreuses entreprises et institutions proposent trois options : H/F/Autre. Google et les GAFA, Air France et même le Conservatoire national d’Art dramatique en font partie. Personnellement, je coche toujours “autre”.
Enfin, c’est un des articles de la foi progressiste qu’on n’a pas le droit de critiquer. Et ça donne le lynchage de J.K Rowling qui a osé avancer que, selon elle, il n’y avait que deux sexes.
Est-ce que cela fait de moi quelqu’un qui est contre la reconnaissance de droits aux transsexuels ?
Non, ils ont des droits, y compris celui de changer d’état civil.
Mais il ne s’agit pas seulement de droits. Jusque-là, la différence entre les sexes était le seul universel de l’espèce. Pas seulement une réalité, mais une norme anthropologique, le soubassement de nos sociétés et jusqu’ici, la condition de leur survie.
Ce que veulent les militants, c’est qu’il n’y ait plus de normes. Chacun fait ce qui lui plait. En particulier, les adolescents, nombreux à vouloir se faire opérer pour changer de sexe.
Ce n’est évidemment pas par hasard que cette volonté d’effacement symbolique survient au moment où la rencontre avec l’autre sexe n’est plus nécessaire à la reproduction.
Ce que nous préparent les apôtres du “C’est mon choix”, ce n’est pas l’harmonieuse coexistence des différences mais la séparation des sexes.
Dans un très beau poème de 1864, Alfred de Vigny avait tout anticipé dans “la colère de Samson” :
“La Femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome,
Et, se jetant, de loin, un regard irrité,
Les deux sexes mourront chacun de son côté.”