L’Union Européenne veut modifier les règles d’accueil des migrants.
Le « Pacte pour la migration et l’Asile» de l’UE a été présenté mercredi à Bruxelles. Il comprend des milliers de pages et propose, parmi ce mille-feuilles, une modification de la règle de Dublin qui stipulait qu’une demande d’asile soit traitée par le premier pays où arrive le migrant. À la place, sera mis en place le mécanisme de solidarité avec une clé de répartition compliquée. L’Union veut aussi accélérer les expulsions de ceux qui n’ont pas le droit de rester. Et instaure des amendes pour les pays récalcitrants comme la Hongrie, la Pologne ou la Slovaquie : “vous ouvrez vos portes ou vous payez”.
Est-ce un bon texte ?
Impossible de juger la faisabilité technique de cette usine à gaz. Ce qui est frappant, c’est la différence radicale d’appréciation entre les peuples et les gouvernants d’un côté, le Parti des médias de l’autre. Pour le Parti des médias et des peoples qui célèbre la poésie du nomadisme, et la richesse du nomadisme, l’immigration est un bien en soi. Une chance pour la France. Un devoir moral. Libération titrait même : “L’Europe s’enfonce dans la honte”.
Les peuples, eux sont beaucoup moins enthousiastes. “On n’est plus chez nous”.
Pour les gouvernements enfin, la question des migrants est une source de problèmes, de tensions, voire de chantages. Erdogan la jouait même : “si vous aidez les Kurdes, j’ouvre mes frontières”.
Il est donc normal de faire jouer la solidarité européenne. À moins que...
Il n’y en a aucune ! Au départ de la nouvelle vague migratoire qui a commencé en 2015 avec les Syriens, il y a un oukaze d’Angela Merke qui déclare que “Nous y arriverons”. Sauf que la Chancelière a ouvert “nos” bras. Certains pays ont osé dire “Niet !” et sont montrés du doigt. Les autres font de grands moulinets et essaient d’accueillir le moins possible. En attendant, il y a toujours des bidonvilles aux portes de nos villes et Lesbos est saccagée.
Nous avons signé des textes, oui, mais.
Les migrants ne viennent pas dans le cadre des traités mais du droit d’asile. Ce principe est devenu une filière d’immigration normale. Et plus encore, d’immigration clandestine. On n’expulse pas et on n’accueille pas.
Par dessus tout, accorder le statut de réfugié, c’est offrir la protection de nos lois à ceux qui risquent la mort ou la persécution dans leur pays. Et ce droit d’asile en train de perdre tout son sens.
Surtout, il est intolérable que la politique migratoire échappe à la délibération démocratique, à savoir nationale. À ma connaissance, nous n’avons pas élu Ursula von der Leyen ni Angela Merkel. On dit aux gens : vos sociétés changent et vous n’avez pas le choix. Il ne faut pas s’étonner si les citoyens ne vont pas voter.