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L'assaillant de Marseille, un profil plutôt psychiatrique selon les premiers élements

L'auteur d'une attaque au couteau mardi à Marseille, un Tunisien de 35 ans abattu ensuite par la police, présentait un profil psychiatrique fait de violences et d'addictions, plutôt que radicalisé, même s'il a crié "Allah Akbar", selon les premiers éléments d'enquête.

Christophe SIMON - AFP

L'auteur d'une attaque au couteau mardi à Marseille, un Tunisien de 35 ans abattu ensuite par la police, présentait un profil psychiatrique fait de violences et d'addictions, plutôt que radicalisé, même s'il a crié "Allah Akbar", selon les premiers éléments d'enquête.

Les cinq victimes, trois touchées au couteau et deux à la barre de fer ou à coup de poing, sont a priori toutes hors de danger, y compris le plus gravement blessé, l'ancien "colocataire" de l'assaillant dans un hôtel dont il venait d'être expulsé pour défaut de paiement. Ce dernier avait été frappé au thorax, a indiqué lors d'un point presse mercredi le procureur de Marseille.

Selon les premiers éléments avancés par Nicolas Bessone, le "périple criminel" d'Abdelkader Dibi, 35 ans, dans le quartier populaire et très fréquenté de Belsunce, dans l'hyper-centre de la deuxième ville de France, a bien pour origine cette expulsion.

Son parcours sanglant a ainsi débuté dans un hôtel bon marché, poignardant son ex-colocataire, le réceptionniste, et non le gérant comme initialement indiqué, et le fils du gérant, avant d'entamer une errance menaçante dans les rues, qui l'a mené à quelques centaines de mètres de l'emblématique Vieux Port, armé de deux couteaux et d'une barre de fer.

C'est avec ces armes qu'il menace une patrouille de policiers en civil qui, alertés par "la rumeur publique", le confrontent et le mettent en joue devant un kebab du cours Belsunce. L'homme les menaçant, les fonctionnaires ont ouvert le feu à six reprises alors qu'il faisait des mouvements vers eux. Touché de cinq balles, Abdelkader Dibi n'a pu être ranimé et est décédé sur place.

"Au regard des éléments objectifs", vidéos et caméra piéton d'un des policiers, "la légitime défense est très fortement envisagée", a souligné M. Bessone. L'IGPN, la police des polices, est saisie sur ce volet.

L'assaillant a à plusieurs reprises crié "Allah akbar" et "moi aussi je veux mourir" lors de son parcours, mais les premiers éléments de l'enquête semblent écarter une motivation islamiste radicale, a souligné le magistrat.

- Cocaïne et alcool -

Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, s'adresse aux journalistes près du lieu où la police a abattu un homme soupçonné d'avoir poignardé cinq personnes dans le centre de la ville portuaire sud de Marseille, le 2 septembre 2025

Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, s'adresse aux journalistes près du lieu où la police a abattu un homme soupçonné d'avoir poignardé cinq personnes dans le centre de la ville portuaire sud de Marseille, le 2 septembre 2025

Christophe SIMON - AFP

Le parquet national anti-terroriste, qui a été en lien avec celui de Marseille "ne souhaite pas retenir sa compétence" à l'heure actuelle sur ce dossier, a confirmé M. Bessone.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, venu mardi soir à Marseille à la rencontre des policiers, qu'il a félicité pour avoir évité un bilan "encore plus grave" avait déjà évoqué un "mobile d'ordre privé".

L'assaillant présentait depuis son arrivée en 2019 France, où il était en situation régulière, un parcours marqué par "sa violence" et "ses problèmes d'addiction à la fois à la cocaïne et à l'alcool", selon le procureur.

Des analyses toxicologiques ont été menées lors de l'autopsie pratiquée mercredi mais n'ont pas encore livré leurs résultats.

En 2020, Abdelkader Dibi s'était marié à La Rochelle où il s'était d'abord installé, mais son épouse l'avait quitté peu après précisément en raison de ses accès de violence et de ses addictions, selon le magistrat. Et il avait été condamné dans cette même ville pour des violences avec arme commises en 2023 sur un neveu.

Fin juin il avait été placé en garde à vue après un incident dans une mosquée de Sète où il "avait pris la parole en sous-entendant que le pays était gouverné par des juifs et des sionistes", propos pour lesquels il devait être prochainement jugé à la suite d'un signalement du préfet de l'Hérault.

Mais "sur le plan d'une éventuelle radicalisation, il faisait l'objet d'un criblage (après l'incident sétois) dont il ressortait que l'individu n'apparaissait pas radicalisé mais souffrant de troubles psychiatriques", a souligné le procureur.

Par David COURBET, Stéphane ORJOLLET / Marseille (AFP) / © 2025 AFP

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