Quelle gestion pour l'accueil des migrants ? Face au double discours de l'État, entre la fermeté du ministre de l'Intérieur et le discours humaniste du président de la République, les associations d'aide aux migrants sont confrontées à la réalité du terrain. Et, dans les Alpes-Maritimes, elles constatent une augmentation des arrivées.
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À la frontière franco-italienne, le problème n'est pas nouveau. Dès 2011 et le printemps arabe, les villageois de la vallée transfrontalière de la Roya voyaient des hommes qui fuyaient la situation insurrectionnelle en Tunisie.
Depuis ce printemps révolutionnaire au Maghreb, l'anarchie perdure en Libye et permet un passage utilisé par des migrants d'Afrique noire. Beaucoup meurent en mer en tentant de gagner la Sicile. Ceux qui s'en sortent, pour partie, remontent et passent par la Roya.
Aujourd'hui, les bénévoles comme Cathy Lipzick, qui travaille dans une plateforme d'accueil à Nice, constate une augmentation des arrivées.
C'est dans ces centres d'accueil que les migrants doivent s'inscrire en priorité, en attendant leur rendez-vous de demande d'asile politique en préfecture. Et là se pose la question de leur hébergement, géré par de nombreuses associations comme Habitat et Citoyenneté, qui peinent à faire face.
Beaucoup finissent d'ailleurs par dormir dans la rue. Dans la vallée de la Roya, les villageois constatent d'ailleurs un renforcement du système de surveillance de la gendarmerie. Tous ont constaté une hausse des risques, avec des accidents et parfois des drames.
Comme Cédric Herrou, l'agriculteur porte-parole de l'engagement solidaire d'une partie des habitants de la vallée. Les associations décrivent d'ailleurs comme exécrables les relations avec les autorités, au point qu'une partie de l'histoire qui s'écrit sur le terrain judiciaire. Le parquet de Nice a fait appel de la relaxe de Cédric Herrou pour avoir transporté des migrants. Son procès en appel s'est tenu la semaine dernière à Aix-en-Provence. Cet après-midi, c'est au tour d'un ingénieur niçois, Pierre-Alain Manoni, de passer devant cette même cour d'appel, pour cette fameuse question du délit de solidarité.
Écoutez l'interview de Pierre Alain Manoni dans le Grand Matin Sud Radio