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Jean-Baptiste Eyraud (DAL) : "Macron a pris un engagement, il faut qu’il l’assume !"

Par Benjamin Jeanjean

Au lendemain d’une manifestation lors de laquelle il a notamment interpellé les ministres du Logement sur la situation de ce dernier en France, Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association DAL (Droit Au Logement) était l’invité du 10h-12h de Sud Radio ce mardi.

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Les oreilles de Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires en charge du logement, et de son secrétaire d’État Julien Denormandie, ont dû siffler quelque peu ce lundi 25 décembre, jour de Noël. Plusieurs dizaines de militants de l’association Droit Au Logement (DAL) ont effet manifesté ce lundi sous leurs fenêtres pour exiger ni plus ni moins le respect de la promesse d’Emmanuel Macron de faire en sorte qu’il n’y ait plus de SDF dans les rues d’ici cet hiver. Une promesse bien évidemment non tenue par l’exécutif, ce qui fait réagir Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de DAL, au micro du 10h-12h de Sud Radio.

"En attendant, il y a des gens sur le trottoir"

"Emmanuel Macron a pris un engagement en disant qu’il ne voulait plus personne dans la rue l’année prochaine. Il l’a dit, il faut qu’il assume. Aujourd’hui, pour lui c’est les sports d’hiver, Chambord, les vacances, etc. En attendant, il y a des gens sur le trottoir. Normalement, pour nous il devrait être en train de taper sur la table, de téléphoner à ses ministres pour réquisitionner tout ce qui peut permettre d’accueillir immédiatement les sans-abris ! Qu’il assume les propos qu’il a tenus six mois avant !", lance-t-il avant de pointer du doigt la situation du logement en France de nos jours.

"On a connu des périodes en France où le logement était accessible à tous et où il n’y avait pas de grandes difficultés pour se loger. Ces trente dernières années, les conditions de logement se sont dégradées pour les ménages les plus pauvres. On a de plus en plus de sans-abris, de ménages logés dans des habitats précaires et de mal-logés. Ce qui s’est dégradé, ce sont d’un côté les salaires et les retraites, et de l’autre l’augmentation des prix du logement. Il y a eu par les pouvoirs publics et certains gouvernements des politiques d’encouragement de la flambée des prix et de la spéculation immobilière. D’autres n’ont pas vraiment pris les mesures pour lutter contre", regrette-t-il.

"Les migrants qui arrivent, c’est une valeur pour le pays"

Face à cette crise, Jean-Baptiste Eyraud déplore l’attitude du gouvernement. "On est face à une politique très dure qu’on n’avait pas connue même dans les années précédentes. Il faut rappeler ici la baisse des APL et le coup de rabot de cinq euros et la ponction d’un milliard et demi dans les caisses des bailleurs sociaux qui va, à terme, fragiliser les conditions de vie et de logement des locataires HLM. D’un côté on coupe les aides publiques à la construction, de l’autre côté on prend l’argent qu’il y a dans les caisses des bailleurs sociaux", indique-t-il.

Le militant prend par ailleurs la défense de migrants arrivant en France, alors que certains pointent du doigt une crise supplémentaire qui s’ajoute à une situation déjà compliquée. "Apparemment on manque de main-d’œuvre dans certains secteurs, notamment dans le bâtiment. Les ténors de ce secteur profitent bien de cette situation, en tout cas. Les migrants qui débarquent sont immédiatement embauchés dans le BTP, et souvent sans être déclarés. Ce sont des gens très courageux, qui ont pris des risques énormes pour arriver jusque là. Ce sont les meilleurs qui arrivent, sans parler bien sûr de ceux qui sont morts en essayant de venir, c’est une vraie valeur pour le pays", explique-t-il.

Enfin, Jean-Baptiste Eyraud appelle le gouvernement à agir suite à l’annulation par la justice de l’encadrement des loyers à Lille et Paris. "On attend qu’il publie un décret pour maintenir cet encadrement des loyers. Or, le gouvernement ne l’a pas fait pour l’instant. On attend, donc. Le décret a été mal rédigé et l’arrêté a été cassé. Il faut re-rédiger un décret : ce n’est pas très compliqué, c’est une compétence de l’État, il n’a pas besoin de passer par le Parlement… On a l’impression que cette histoire les arrange un peu", glisse-t-il.

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