Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio
Personnes âgées : "Je suis toute seule, j'en ai les larmes aux yeux de vous le dire"
Éliane fait partie de ces personnes âgées isolées qui ne sortent quasiment plus. "Chez moi, j'ai l'air d'un poisson rouge, je tourne en rond comme dans un bocal...", explique-t-elle. "Je suis toute seule, j'en ai les larmes aux yeux de vous le dire", confie-t-elle. Elle passe la majeure partie de son temps dans la solitude. Ces repas lui "enlèvent le cafard".
Ce jour-là, ils sont une douzaine à table pour le déjeuner mensuel chez les Petits Frères des Pauvres. "Je vais avoir 91 ans au mois de mai !, annonce-t-elle fièrement. Heureusement qu'il y a les 'Petits Frères des Pauvres', c'est les seuls qui pensent aux personnes âgées ! On n'est pas abandonnées mais presque... La famille est trop occupée : je suis arrière-grand-mère, on ne s'occupe pas de moi, on s'occupe des petits-enfants".
Petits Frères des Pauvres : "Ils retrouvent un peu l'esprit de famille qu'ils avaient perdu chez eux"
Ce sont les bénévoles comme Jean-Pierre qui donnent un peu de gaieté aux aînés. "Les gens sont heureux d'être là, de quitter le mur et de venir ici, se réjouit-il. On discute, on passe un moment, il y a quelques fois des animations. Ils ont souffert du confinement, tient-il à souligner. Déjà qu'ils ne sortaient pas beaucoup, ils sont restés enfermés chez eux pendant des mois à regarder les murs", déplore-t-il. "Ils retrouvent un peu l'esprit de famille qu'ils avaient perdu chez eux puisque souvent ils ne la voient pas...".
Malgré la flambée de l’épidémie, l’association met un point d’honneur à maintenir coûte que coûte le lien social. "Des bénévoles vont les voir à domicile régulièrement pour qu'ils voient du monde, explique Anne Salvador. Ils sont amis, ils se téléphonent donc ça entretient du lien social, ce qui est important pour la vie".
Et même si tous ces seniors sont vaccinés, les pass sanitaires sont systématiquement contrôlés.
Aurélie
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