Et si cette crise du coronavirus faisait triompher le fatalisme chez les Français ? Selon Idriss Aberkane, l'impuissance apprise, un phénomène neuroscientifique, pourrait être à l'origine mais aussi un effet de la gestion de la crise sanitaire.
Du contrôle des mots à l'impuissance apprise ?
Dans un premier temps, Idriss Aberkane rappelle une bonne vieille stratégie de marketing, utilisée par les politiques : le choix des mots. "Contrôler les mots peut vous permettre de contrôler la réaction des gens", rappelle le neuroscientifique. "Selon les mots que vous utilisez vous obtenez de votre sujet un comportement différent, d'achat, ou d'adhésion à votre marque", explique-t-il.
Plus inquiétant encore, Idriss Aberkane remarque l'émergence d'un autre phénomène neuroscientifique : l'impuissance apprise. Un phénomène connu "depuis les années 1960 qui a été découvert sur les chiens et fonctionne très bien chez les humains", relate le scientifique. Il consiste à "convaincre quelqu'un qu'il ne peut rien faire", avec les refrains bien connus comme "tu ne peux rien y faire, tu n'y arriveras pas...".
Quand les journalistes se rebiffent
"On se demande si la France ne vit pas une gigantesque expérience d'impuissance apprise", s'inquiète Idriss Aberkane. Mais le libre penseur reste positif et se réjouit de voir "les journalistes se rebiffer" contre le "ministère de la Vérité". Dans le viseur, le "Désinfox" mis en place par le gouvernement pour recommander les médias "fiables" en matière d'informations sur le coronavirus. "Les journalistes ne se sont pas laissés faire, ce n'est pas à l'État d'arbitrer sur la qualité du journalisme", soutient le neuroscientifique. "Cette expérience d'impuissance apprise n'a pas et ne va pas porter ses fruits", prédit-il.
"On paie une arnaque intellectuelle, éducative qui a duré 60 ans d'avoir échangé l'intelligence par la conformité", s'inquiète Idriss Aberkane. "Quand vous sélectionnez des gens non pas sur l'intelligence mais sur leur conformité, vous obtenez un groupe inintelligent", prévient-il. Le neuroscientifique déplore la sélection des preneurs de décisions "sur leur conformité plutôt que sur l'intelligence" qui désarme face à une crise.
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