A-t-on le contrôle sur notre cerveau ? Qui guide qui ? Ce sont des questions mystérieuses à laquelle Éric La Blanche tente de répondre dans son dernier livre.
Une domination des réflexes
Attaché au rôle des biais cognitifs, le journaliste scientifique les définit comme "quelque chose qui empêche notre cerveau de voir la réalité en face". Une traîtrise donc, de l'outil dans lequel on a le plus confiance dans notre corps humain. "C'est quelque chose qui fait que vous voyez la réalité en biais", précise Éric La Blanche. "Ce sont des heuristiques de jugement, un raccourci, un réflexe, qui fait que nous ne voyons pas, nous n'entendons pas la réalité comme elle est", explique-t-il. Et dans la perception de la réalité, "la première impression est déterminante, on sait que le cerveau a tendance à prendre la première impression, comme quelque chose qui va rester, qui va influencer les pensées que nous aurons".
L'expression populaire dit que "l'habit ne fait pas le moine". Mais pour notre cerveau, "l'habit fait le moine", indique Éric La Blanche. "On ne peut pas éviter tous les pièges dans lequel tombe notre cerveau", estime-t-il. En terme d'exemple, le journaliste rappelle que lors d'illusion d'optique, "vous aurez beau savoir que s'en est une, vous ne pourrez pas empêcher vos yeux de voir une illusion optique". Un parallèle, qui permet de se rendre compte "que notre cerveau décide à notre place et qu'on ne peut pas faire autrement".
Un système 1 et un système 2
Pour corriger ces tromperies, nous ne nous pouvons pas le faire sur le moment. "Nous ne pouvons le corriger qu'après", avertit Éric La Blanche. "Les biais cognitifs sont assez connus, ils ont été découverts par un prix Nobel d'économie, Daniel Kahneman", rapporte-t-il. Ce scientifique expliquait dans son livre l'existence d'un système 1 et d'un système 2. "Votre système 1 c'est votre système automatique, celui que vous utilisez tous les jours à 95% du temps (dire bonjour, tenir la porte...)", explique le journaliste qui note une entrée en action du système de 2, "dès qu'il faut réfléchir".
"Tous les biais cognitifs sont dépendants du système 1", précise Éric La Blanche. "Je ne pense pas que le fait d'avoir conscience de ce biais cognitif va modifier notre vie quotidienne, puisque 95% de toutes les actions que nous faisons, sont faites par notre système 1", rappelle-t-il. Mais l'utilité de connaître le biais cognitifs, "c'est parce que quand nous avons des décisions importantes à prendre pour notre famille, notre entreprise, pour notre vie à long terme, là il faudra se méfier des biais cognitifs", avertit-il.
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