Plusieurs dizaines de stations ont vu leur fonctionnement perturbé du fait d’un mouvement social des travailleurs saisonniers, contre la réforme des retraites et de l’assurance chômage.
Travailler décemment, pas juste survivre
"On a eu une belle mobilisation, avec 98 salariés à avoir fait un débrayage, explique Priscilla Marini, saisonnière depuis une dizaine d’années sur le domaine des Portes du Soleil. C’était bon enfant et nous avons fait en sorte de ne pas pénaliser la clientèle." Qu’est-ce que la réforme des retraites et de l’assurance chômage change pour les saisonniers ? "Le nouveau mode de calcul de l’allocation va précariser les plus précaires. Pour certains, cela entraîne une baisse drastique de l’allocation. Ceux qui ont moins de six mois d’activité vont tout simplement aller émarger au RSA."
"Travaillant durant la saison d’enneigement, notre saison ne dure pas plus de quatre mois à quatre mois et demi", explique la saisonnière. Pour elle également, "ça commence à être dur depuis quelques années. Nous ne sommes pas à plaindre, c’est un choix de vie que l’on a fait de rester en montagne, de se sédentariser et d’avoir des carrières hachées. On demande juste à pouvoir travailler décemment, et pas seulement survivre."
Un million de saisonniers
Comme l’explique cette déléguée syndicale FO, "un système de bonus malus va pénaliser les entreprises sur les contrats courts. Le recrutement va être très fragilisé, et ce sont toutes les vallées qui fonctionnent uniquement avec l’activité touristique qui vont finir par se vider." Que pense-t-elle du nom de cette « Loi pour liberté de choisir son avenir professionnel » ? "Je ne suis pas d’accord, cette réforme va à l’encontre de l’article 23 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Cette réforme nous enlève le choix de notre travail. Nous allons être obligés de combler ces mois de chômage par des boulots qui nous plairont moins et seront moins bien payés.""
"Je trouve dommage que l’on ait pas pris en compte les métiers de la saisonnalité, estime Priscilla Marini. Alors que l’on est plus d’un million de saisonniers, ce n’est pas négligeable. Il faut que l’on arrive à une dérogation totale de la réforme du chômage. Je comprends que le gouvernement ait un objectif, mais il faut revenir à la table des négociations."
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