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Élisabeth Lévy - "Roselyne Bachelot se joint à la meute anti-Polanski"

Chronique

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

 

 

Vous voulez revenir sur une déclaration de Roselyne Bachelot

Mélange improbable et tonique de Madame sans gêne et de grande dame avec un petit zeste de punk, vêtue de robes aussi tonitruantes que son rire, Roselyne Bachelot n’a pas l’habitude de mâcher ses mots ni de se cacher derrière son petit doigt.

J’ai donc été très surprise de l’entendre se joindre à la meute anti-Polanski.

Interrogée lundi sur BFM, elle est revenue sur le César du meilleur réalisateur décerné à l’auteur de Tess, du Pianiste et de Rosemary’s Baby. « Cette récompense était malvenue, elle a blessé à juste titre des militantes", a dit la ministre de la Culture. " Apolline de Malherbe:« Vous vous seriez levée, comme l'a fait Adèle Haenel ? » Réponse : « Oui. Si j'y étais allée, en tant que ministre de la Culture. Évidemment, je me serais levée. Il n'y avait pas de doute. »

 

Pourquoi êtes-vous surprise ?

Surprise et consternée. Certes, je ne connais ni sa vie privée, ni ses opinions à ce sujet. Mais enfin, on n’a pas l’impression que cette chiraco-sarkozyste partage la détestation des hommes et l’obsession victimaire des néo-féministes. Je ne l’ai jamais entendue justifier ses revers par le fait qu’elle soit une femme. Bref, je l’attendais plutôt sur les positions de Maiwenn qui a eu le courage de dénoncer la chasse aux sorcières sexistes lancées vs réalisateur, ce qui lui vaut un torrent d’insultes et de critiques. Et la voilà qui se joint aux nouvelles ligues de vertu.

 

Comment l’expliquez-vous ?

Avec l’épidémie qui pénalise toutes les activités culturelles, la ministre a s’autres chats à fouetter. Elle a sans doute voulu acheter la paix sociétale. Si elle avait dit ce que je crois qu’elle pense, elle aurait eu droit à sa semaine de la haine sur les réseaux sociaux. Toutes ses initiatives auraient été polluées par des protestations, on l’aurait accusée de défendre la culture du viol. Bref, pas de la lâcheté, du réalisme.

Paradoxe. Nous prétendons défendre la liberté d’expression et le droit au blasphème. On va même les enseigner aux écoliers. Mais au même moment on leur bourre le crâne (et le nôtre) de bondieuseries. Et on accepte que leurs adeptes menacent, intimident, ruinent des réputations. Je me demande quels sens ça a de se moquer des vieilles religions si c’est pour se prosterner devant les vaches sacrées de l’époque.

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