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Crise en Guadeloupe : "L’autonomie n’est pas la réponse attendue"

La crise en Guadeloupe est une crise sociale, et non une revendication d'autonomie, estime Max Dubois, président de l’association R&Dom.

Le gouvernement a posé la question de l’autonomie pour répondre à la crise actuelle en Guadeloupe. Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, vient de se rendre sur place. Il avait depuis Paris soulevé la question de l’autonomie de la Guadeloupe.

"L’autonomie, c'est toutes les compétences, sauf quatre"

Mais quelle est la différence entre autonomie et indépendance ? "C’est très différent, estime Max Dubois, ancien coordinateur outre-mer d’Emmanuel Macron pour la campagne 2017. Vous avez le statut actuel de l’article 73 : tout ce qui se dit à Paris à l’Assemblée nationale va être appliqué dans les territoires. Ensuite, vient l’article 74 : on est dans l’autonomie, avec toutes les compétences, sauf quatre : police, justice, monnaie et sécurité. Cela ne peut pas être touché, ce sont les compétences régaliennes. Après, c’est l’indépendance. Le pays peut éventuellement être un pays associé, mais c’est un État indépendant."

À quoi pourrait bien ressembler une éventuelle autonomie en Guadeloupe ? "Peut-être à celle qui existe en Polynésie française, analyse ce spécialiste des politiques, économiques et sociaux ultra-marins. C’est l’exemple pris par le ministre des Outre-mer. Mais je n’ai pas entendu dire que les Guadeloupéens aient manifesté un tel désir."

"Le gouvernement apporte une réponse statutaire à un problème social"

"L’article 73 dit que les lois prises à Paris s’appliquent dans ces territoires, qu’ils font partie de la France et de l’Europe, souligne Max Dubois, président de l’association R&Dom, République et développement. Quand vous passez de l’article 73 à l’article 74, on sort de l’Europe. Vous ne bénéficiez plus de l’ensemble des dispositifs financiers que l’Europe apporte, et qui sont considérables à l’échelle des territoires concernés."

"J’ai encore entendu Elie DoMota, leader de l’UGTG, et indépendantiste, dire que la question de l’indépendance ne se posait pas pour l’instant, insiste Max Dubois. Ce qui est surprenant, c’est que le gouvernement apporte une réponse statutaire à un problème social. Les revendications sont sociales. On a un chômage endémique, à près de 20%. Une pauvreté extraordinaire : 35% sont en dessous du seuil de pauvreté. Le chômage des jeunes est colossal. On a des monopoles qui règnent sur la grande distribution, les voitures… Les prix sont extrêmement élevés : plus de 50% d’écart avec la France hexagonale. Cette crise est d’abord sociale. Je n’ai pas entendu de Guadeloupéens demander d’évolution statutaire. Ce n’était pas la réponse attendue."

Max Dubois, président de l’association R&Dom, République et développement, était interviewé dans "Sud Radio vous explique" sur Sud Radio le 29 novembre. "Sud Radio vous explique" est diffusée tous les jours à 7h45 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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