Reportage Sud Radio de Thomas Rossi
Billy Fernandez est accompagnateur en montagne dans les Alpes. Lors du premier confinement, il avait lancé une pétition pour réclamer l'accès à la nature. Pétition relancée et actualisée depuis le retour des mesures de restrictions, et qui a déjà obtenu plus de 193.000 signatures. "Cette règle n'a aucun sens sur le plan sanitaire, lance t-il, puisqu'elle conduit à une concentration des personnes dans les lieux à fortes densité, plutôt que de permettre leur diffusion dans les espaces naturels, là où il n'y a pas de virus". Parmi les arguments des partisans de l'abrogation de cette règle du 1 km: le bien-être personnel. Romain Pagnoux est triple champion du monde d'handi-escalade et conseiller régional EELV d'Occitanie: "Je suis sûr qu'on aurait une bien meilleure acceptabilité des mesures, si on maintenait cet accès à la nature. Là, on voit qu'il peut y avoir des dérives, car les gens sont oppressés de ne pas pouvoir prendre l'air".
"Accès à la nature proche, sans traverser la région"
Prendre l'air, oui, mais si ça ne se fait pas au détriment de l’intérêt public avance Jean-Marc Bougy, le chef du peloton de gendarmerie de haute montagne des Hautes-Pyrénées
"Si accident il y avait, ça viendrait engorger les services de réa qui sont déjà chargés."
Un argument que réfute toutefois Bastien Castillon, président d'une association organisant des activités de montagnes dans une vallée pyrénéenne
"En général, les locaux sont des gens qui pratiquent régulièrement, plus sensibilisés aux risques de la montagne"
La France est pour l'heure le seul pays d'Europe où s'applique cette règle du 1 kilomètre.
"Même quand on est dans des petites villes, on n'a pas forcément accès à la nature. On pourrait autoriser un accès à la nature proche. Pas traverser toute la région, mais accéder à la nature la plus proche de chez nous. Après, on peut tout à fait se balader à distance. D'un point de vue sanitaire, c'est bien meilleur que de rester dans le kilomètre où on a plus de chance de croiser d'autres personnes. On peut tout à fait respecter les gestes barrière en plein air, c'est même beaucoup plus facile que quand on reste dans des zones urbaines" - Romain Planoux, triple champion du monde d'handi-escalade et conseiller régional EELV d'Occitanie