On nous a dit qu'on était trop blanches, trop blondes pour être ici
On nous regarde de travers, on nous fait des réflexions... Ça fait plus de 30 ans que Valérie habite dans une des tours de ce quartier de Garges-lès-Gonesse…le vivre-ensemble, ce n’est plus ce que c’était. On n'est plus en sûreté. On nous a dit, pour prendre mon exemple, qu'on était trop blanches, trop blondes, pour être ici. Ma fille ne peut pas aller à l'école ici. Elle s'est faite agresser trois fois en sixième, donc j'ai été obligée de la mettre dans le privé [...] Je vais dire un truc tout bête, mais si c'est le ramadan et qu'on mange dehors, on nous dit : "Vous avez pas le droit!" Au fil des années, le quartier s’est ghettoïsé selon Marie-Rose. Cette femme d’origine réunionnaise regrette le manque de mixité sociale : Il n'y a presque plus de français blancs, excusez-moi... Il faut vivre ensemble, comme nous à la Réunion on vit ensemble.
Un abandon généralisé
Certains habitants se sentent de plus en plus gênés par certaines pratiques religieuses, comme Marie-Joseph :
Surtout au moment des fêtes du ramadan. Ils font du bruit, même les adultes...ils ne prennent pas en compte les autres gens. Ils ont un peu le droit de faire ce qu'ils veulent. Par contre, on leur dit rien.
Mais pour lutter contre le communautarisme, le séparatisme islamiste… il faut faire beaucoup plus pour les jeunes selon Victor. Il a 22 ans : Oui, on se sent parfois lâchés, abandonnés. Il y a un sentiment d'incompréhension. Ce qu'on aimerait, c'est avoir des gens pour nous guider, pour trouver enfin la bonne sortie. Une sortie qui passe aussi par l’emploi. A Garges-lès-Gonnesse… 40 % de la population est au chômage.