"Ce nouveau baccalauréat est refusé par l’ensemble de la profession. L’ensemble des syndicats d’enseignants rejettent massivement cette nouvelle organisation. Et en réponse, le ministre fait uniquement le choix de la menace et de l’usage de la force", a déclaré Claire Guéville, secrétaire nationale du syndicat Snes-FSU en charge des lycées, professeure d’histoire-géographie à Dieppe (Seine-Maritime). Elle était l'invitée de Patrick Roger le 20 janvier 2020 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.
"Enterrer ce qui fait la valeur du baccalauréat"
Interrogée sur le sens de ce mouvement de protestation, Claire Guéville a expliqué : "le baccalauréat est un diplôme national, et les épreuves qui ont vocation à le sanctionner sont elles aussi nationales. Un baccalauréat local tel que le veut le ministre Blanquer, c’est une forme de renoncement au diplôme national. Au final cela organise un enseignement où c’est l’établissement d’origine qui va déterminer le niveau de l’élève.
Ce nouveau baccalauréat place la plupart des épreuves, sauf quatre, dans le cadre local. Le grand oral dont se vante Monsieur Blanquer est un oral dont l’évaluation va se passer localement. C’est une manière d’enterrer ce qui fait la valeur de ce baccalauréat, qui est un diplôme national", a déclaré Claire Guéville.
"Le ministre Blanquer a décidé de passer outre l’avis du Conseil supérieur de l’éducation"
"Le baccalauréat, avec ses épreuves nationales, est une forme d’horizon commun à tous les enseignants. Et nous savons quelles sont les exigences et quels sont les attendus nationaux. Là il n’y a plus d’attendus nationaux. Cela ne correspond absolument à rien. Les sujets sont choisis au niveau de l’établissement. Entre parenthèses, on peut discuter de la qualité des sujets. Ils sont faits à la va-vite, n’importe comment, avec plein d’erreurs, et on nous les impose".
S’agissant des revendications de son syndicat, Snes-FSU, Claire Guéville a déclaré : "nous demandons de tout mettre à plat. L’ensemble des textes ont été rejetés par le Conseil supérieur de l’éducation, et le ministre a décidé de passer outre. Dans l’urgence, nous demandons à titre transitoire l’annulation de cette épreuve commune de contrôle continu et la transformation des épreuves de juin 2020 en épreuves nationales. On veut corriger au niveau académique avec une organisation académique, comme c’est le cas habituellement pour les épreuves de baccalauréat".
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